The Supernatural Lair
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Concours Spécial 601 : Les Votes Empty Concours Spécial 601 : Les Votes

Mar 28 Sep - 1:29
Fic 1



Requiem for a dead


- Sam!
- Dean ... tu as.. réussi à me ramener...
Dean était en train de pleurer de joie. Sam, son frère, Sam était là, il était revenu ! Il le serra dans ses bras, de toutes ses forces, et son frère répondit à son étreinte. Il pouvait sentir son souffle chaud sur sa nuque, le battement de son cœur contre sa poitrine. Et Dean le serra plus fort encore, nichant son visage dans le creux de son cou, l’inondant de larmes. Leur joie était si intense qu'elle en était presque palpable. Un peu plus loin, Bobby, Lisa et le petit Ben les regardaient, un grand sourire aux lèvres.
Est-ce que c'était ça, le bonheur? La joie de retrouver ceux qu'on aimait, la joie de pouvoir profiter de leur présence? Dean aurait voulu que le moment dure éternellement. Il riait et pleurait en même temps, euphorique, écoutant les yeux fermés la mélodie des mots que Sam murmurait à son oreille, le pressant contre lui comme s’il ne voulait plus jamais le lâcher. Cette fois, il avait réussi. Il gagnait enfin un bonheur bien mérité, après les atrocités dont sa vie avait été remplie.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, la pièce était plongée dans les ténèbres. Plus de Sam, plus d'étreinte, rien que les traces de ses larmes de joie imprimées sur ses joues. C'était ... un rêve.
Les larmes de joie se transformèrent en hurlement de douleur, puis en sanglots vainement réprimés. Le bonheur n'était décidément pas accessible à quelqu'un comme lui.
---
Essayer d'échapper à la réalité. Essayer et misérablement, lamentablement faillir. Voilà les deux minables phrases qui régissent sa vie entière actuellement.
Il l’a abandonné. A cause de lui son frère endure en ce moment même les pires tortures, et il n’y a rien qu’il puisse faire pour changer ça. Ou plutôt si, il pourrait. Mais il est trop misérable, trop stupide pour trouver le moyen de l’arracher de l’enfer où il l’a poussé. C’est sa faute. La sienne.
Lisa a bien tenté de lui faire croire le contraire, mais elle se trompe. Ou alors elle ment pour le sortir de ce marécage de remords, de dégoût et de honte dans lequel il a si rapidement glissé jusqu’à ne plus être capable d’entrevoir la lumière.
Ca doit être ça…Mais c’est sans importance. Bientôt, il l’abandonnera elle aussi. Pas qu’il en ait véritablement envie ou qu’il en soit fier, mais il n’a pas d’autre alternative. Cela fait deux mois et trois jours aujourd’hui qu’il est venu frapper à sa porte, brisé et désespéré.
S’il lui était donné de revenir en arrière, il se serait plutôt tiré une balle entre les deux yeux. Lisa et Ben ne méritaient pas ce fardeau qu’il leur a lancé à la figure. Il ne leur apporte rien, il les écrase. Un parasite, voilà ce qu’il est. Oh, il a bien essayé de travailler dans ce garage après que Lisa et Bobby l’aient harcelé à en devenir chèvre, mais comme il l’avait pressenti, encore une fois, il s’était montré lamentable. Impossible de fournir un travail correct quand on pleure toute la journée, comme un minable. Impossible de contenter un client quand on a l’air d’une loque et qu’on n’est pas fichu d’aligner deux mots avant de ravaler des sanglots, comme un minable. Alors il a abandonné, encore.
Lisa aussi a abandonné. Elle a insisté pour qu’il reste chez elle sans rien lui donner en retour, pas le moindre centime ni le moindre geste d’affection. Elle a dû comprendre que depuis des semaines il ne se sent plus l’envie de la toucher, l’idée en elle-même le révulse. Une femme aussi formidable mérite dix mille fois mieux que lui, il ne veut plus ressentir cette écœurante sensation qui l’habite désormais chaque fois que ses doigts l’effleurent. Il la salit, la souille de son être immonde. Mais ça n’a plus d’importance, non… dans quelques jours il s’en ira. Où, il n’en a pas la moindre idée. Pas que ça ait la moindre once d’importance, n’est-ce pas?
Disparaître, loin, très loin, et ne plus jamais revenir…Un projet. Parfois, il en caresse d’autres, moins radicaux… mais le chagrin alourdit tout, comme dans ces rêves où l’on court dans une neige profonde, où chaque mouvement vous donne l’impression de nager dans une mare de mélasse. Parfois, comme en ce moment, il a envie de se vautrer dans la douleur, de se laisser laminer et anéantir avec une jouissance quasi masochiste.
On parle de différents stades du deuil - déni, colère, marchandage, dépression, acceptation - mais ces stades tendent à se confondre dans la tragédie. Et l’idée même de l’«acceptation» est obscène. Certains psys préfèrent le terme de «résolution». Côté sémantique, c’est mieux, mais n’empêche, ça lui donne envie de hurler.
Perdu dans ses pensées, Dean mâchonnait un bretzel, en jouant avec sa canette de bière, qu'il s'amusait à décapsuler et encapsuler. Le bar est plein à craquer, et pourtant il restait tout de même seul. C'était tout le paradoxe de ces endroits : comment se rendre cruellement compte de sa solitude en s'entourant d'un maximum d'inconnus. Pas que ça le gênait vraiment…en fait c’était sûrement mieux comme ça. Echanger plus d’une syllabe avec quelqu’un avait finit par le dégoûter au point qu’il ne prenait même plus la peine d’émettre des sons quand il passait sa commande auprès du barman. Il se contentait d’un mouvement du menton vers l’étagère réfrigérée débordante de bières, et comme l’ivrogne qui tenait le bar n’était pas si con qu’il en avait l’air, il ne l’emmerdait pas et se bornait à lui tendre une canette puis à encaisser la monnaie.
Dean fronça les sourcils quand une ombre se dressa devant lui, et il releva les yeux, ennuyé. Un jeune homme tenta un sourire et Dean haussa un sourcil, indifférent, avant de se replonger dans la contemplation de sa boisson . Le nouveau venu - très malvenu - avait des traits dorés par le soleil et encore marqués par les rondeurs de l’enfance, était coiffé d’une casquette en tissu brun foncé qui ne masquait pas tout à fait de petites boucles brunes.

Il ressemble à Gavroche, songea vaguement Dean avant de décapsuler sa bière pour la quarante septième fois et d’avaler une longue gorgée ambrée. Pourquoi est-ce qu’il me fixe comme ça ce connard? Il veut que je le décapsule aussi?
- Je peux m'assoir ?
Non! Y’a de la place partout, fous-moi la paix.
Un muscle tressaillit sur la mâchoire de Dean alors qu’il serrait les dents et heurtait le regard innocent - et ô combien agaçant - de Gavroche.
- T'es dans un pays libre, tu fais ce que tu veux.
L’autre devina vaguement le « pauvre tache » qui complétait la remarque et se gratta la nuque, mal à l’aise.
Il toussota pour se donner une contenance avant de contempler longuement la chaise libre à côté de lui, son sourire s’effaçant graduellement.
Il semblait se demander si c’était vraiment une bonne idée de poser ses fesses à côté d’un type qui venait juste d’essayer de le liquéfier du regard. Mais ce n’était pas comme s’il y avait d’autre place libre, et il devait absolument lui parler, alors quand faut y’aller… Dean, qui se fichait royalement de ses états d’âmes et semblait avoir déjà oublié sa présence, enfouit sa tête entre ses bras avec un soupir. Gavroche écarquilla légèrement les yeux. Il comptait dormir sur le comptoir?
Prudemment, le jeune garçon s’assit du bout des fesses sur le haut tabouret…et manqua tomber à la renverse quand Dean se redressa et croisa ses yeux. Il agrippa à deux mains le rebord en bois du comptoir, le cœur battant furieusement dans sa poitrine.
Ce type était vraiment mal en point…Qu’est-ce qui avait pu lui arriver de si atroce pour qu’il ait changé à ce point, pour qu’il ne le reconnaisse même pas?
Gavroche tenta bravement de soutenir les pics à glace oculaires qui lui faisaient perdre tous ses moyens en le jaugeant comme s’il était un clochard qui venait de pisser partout jusqu’au comptoir, se mordit la lèvre, mais réussit à articuler d’une voix qui ne trembla presque pas:
- Je m'appelle Josh Geelert.
Dean cilla. Le jeune demeuré lui avait soufflé dans le cou comme un phoque, c’était très désagréable et il avait songé qu’en le fusillant des yeux il lui lâcherait enfin la grappe, mais non. Ce con lui donnait son nom. Youhou! Gé-nial! Même la vieille prostituée qui, quelques minutes avant que Débile ne s’amène, avait cessé de le harceler pour aller offrir à quelques ivrognes la vue atroce des gants de toilettes qui pendouillaient de son décolleté, l’intéressait plus que le nom débile de ce microbe.
- Cool. Je m’en fous.
Avec une lenteur que Josh soupçonna d’être calculée tant elle lui fit froid dans le dos, Dean leva les yeux sur lui. Il y avait quelque chose dedans, quelque chose que Josh n’avait pas encore cerné, qui lui sauta à la figure et le paralysa. Il eut brusquement l’impression de regarder un mort. Les deux prunelles rougies étaient vides, comme si en face de lui, Dean Winchester n’aspirait plus à rien, comme s’il s’était fait depuis longtemps à l’idée que le monde se porterait bien mieux sans lui. Ou qu’il n’en avait plus rien à foutre du monde, ce qui était très possible aussi.
Dean émit un petit sifflement exaspéré et reporta son attention sur la bière à demi pleine qu’il tripota du bout des doigts, et décapsula.
Josh déglutit. Oui, ça devait plutôt être ça. Dean Winchester était devenu sociopathe. A moins qu’il l’ait toujours été, auquel cas il s’était planté sur toute la ligne.
- Et vous?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
- Pas très courant comme nom, plaisanta Josh, avant de grimacer face aux grands yeux verts exaspérés et trop rouges de Dean. Ahem…Je…vous…tu ne te souviens pas de moi?
- Non. Absolument pas, répondit son interlocuteur en desserrant à peine les dents, sans se donner la peine de le regarder.
Dean était persuadé de ne l'avoir jamais vu, mais en considérant son manque d'attention aux autres, et le peu d'intérêt qu'il accordait aux types dans le genre de Gavroche, il y avait de fortes chances pour que l'autre ait raison. D’ailleurs il ne se rappelait déjà plus son nom, alors…
- Vous désirez monsieur?
Surprit par cette interruption, Josh tourna la tête vers le barman, le quinquagénaire qui venait de l’interpeller d’une voix bourrue faisant penser à l’aboiement d’un gros bouledogue.
Un quinquagénaire plus qu'imbibé, remarqua le jeune homme en haussant un sourcil inquiet. Et pas que psychiquement d'ailleurs. Même son torse… son jean… l'espace entourant son verre… Misère, même son ombre était imbibée. On aurait dirait qu'elle avait du mal à suivre les mouvements erratiques de son propriétaire. Ce mec pourrait payer une tournée général gratis à tout le bar en s'épongeant de la tête aux pieds. Encore que vu son hygiène, on risquerait de l'inculper pour empoisonnement.
Comme il ne répondait pas, le barman le dévisageait maintenant ostensiblement, avec une insistance extrêmement gênante. Josh s’attendit presque à le voir sortir la langue, puis à ce qu’il saute par-dessus le comptoir pour le violer sur place. Il porta une main légèrement tremblante à sa casquette, déglutit difficilement.
- Euh…
- Je vous demande ce que vous dé-désirez boire, insista l’homme en frottant une main large comme une pelle sur son ventre bedonnant. On ne vient pas ici sans consommer, mon mignon.
Josh pouvait sentir son haleine empestant le whisky et pencha inconsciemment la tête en arrière. Il le vit vaciller, se raccrocher à une étagère remplie de bouteille comme à une bouée de sauvetage et gratouiller à l’aide d’un ongle son nez épais - rendu écarlate par les capillaires qui avaient éclaté et renforçaient l’impression que leur propriétaire était né dans une barrique de whisky .
- Un cognac, merci.
Il détestait le cognac. Comme l’alcool en général. Mais était parfaitement conscient que sa boisson habituelle: « eau fraîche agrémentée d’un soupçon de citron » était à éviter soigneusement auprès de ce genre d’énergumène. La dernière fois, le barman blond et surtout très con s’était payé sa tête plus d’une demi heure après qu’il eut passé sa commande…
- Tout de suite, mon mignon…sourit le barman de toutes ses dents jaunies par l’alcool ou le tabac. Sans doute les deux.
Josh serra les dents. Pourquoi est-ce qu’il se permettait de l’appeler comme ça? Il avait vingt cinq ans, merde! Et il ne portait pas l’inscription « Mignonne petit pute à vendre » sur le front!
Heureusement, l’autre entreprit de s’occuper du verre de cognac et oublia un instant de baver devant lui. Le jeune homme en profita pour reprendre la discussion avec Dean là où il l’avait laissé.
Lorsqu’il posa les yeux sur le visage épuisé du chasseur, il lui sembla entrevoir comme un sourire étirer la commissure de ses lèvres. C’était infime, mais il ne s’y trompait pas. Dean allait mieux ou est-ce qu’il se moquait de lui?
- Hem, en fait, je connais ton nom. Je m’excuse de te déranger mais je…
Josh s’interrompit brusquement alors que le barman posait devant lui un verre plein à ras-bord, avec toute la délicatesse d’un mammouth ivre mort. Une flaque de cognac baignait maintenant sa partie du comptoir, où Josh évita désormais de poser les mains.
Puis, comme s’il était un tableau extrêmement intéressant - ou plutôt un objet sexuel très attirant, dans ce cas précis- l’ivrogne le dévora des yeux sans la moindre gêne, comme s’il projetait maintenant très sérieusement de l’utiliser comme poupée gonflable à même le comptoir.
Une bonne chose: son verre était vide. Complètement asséché, même. Il serait bien, vraiment génial que quelqu'un le lui remplisse afin que son attention libidineuse se porte sur une autre cible, songea Josh avant de détourner les yeux, rouge pivoine.
- Mouais…t’es même super mignon…
Josh tressaillit. En toute logique, c'était là qu’il était censé s’énerver et ordonner au type d’arrêter avec son rentre-dedans répugnant. Mais pour un type qui avait du mal à écraser une araignée, il sut tout de suite que l'affaire n’était pas gagnée d'avance.
Alors il fit semblant d'être atteint de surdité fulgurante et se découvrit un intérêt inouï pour le sous-verre faisant la pub d'une certaine bière. Il comprenait soudain que certaines personnes en fasse collection : il se sentait capable d'adopter ce machin en carton s'il le sauvait de son soupirant au physique atroce et à l’haleine de caribou alcoolisé.
Il jeta un coup d'œil discret devant lui …
Sauvé ! Un client venait d’accaparer l’attention du barman.
Du coup, il adopta un sous-verre. Et eut l’agréable surprise d’entendre à sa droite:
- T’inquiète pas gamin, il ne te touchera pas…
Dean lui adressait enfin la parole sans avoir l’air de lui envoyer un jet de venin à la figure en même temps. Est-ce qu’il était en train d’halluciner?
Il devait avoir l’air de voler avec des éléphants roses en tous cas, car l’ex chasseur leva les yeux au ciel et encapsula sa bière avec un soupir.
- Ah? Euh…j’espère bien… fut tout ce que Josh réussit à articuler sur le moment.
Puis il se souvint de la raison de sa présence à côté de Dean et enchaîna d’une petite voix prudente:
- Je…
Un mot, un seul et des plus minuscules, et la tête de Dean disparut à nouveau dans ses bras. Génial. Sa voix était si soporifique que ça? Josh grimaça et approcha une main hésitante vers l’épaule toute proche…avant de la laisser retomber aussitôt. Dean risquait de le massacrer pour de bon s’il osait.
L'odeur d'alcool et de fumée l’environnait et s'évertuait avec l'aisance que fournit l'expérience d'imprégner chacun de ses vêtements, caleçon y compris. Il se racla la gorge et espéra qu’en le disant très vite, tout d’un coup et assez fort pour être sûr d’être entendu, il n’aurait à le répéter et pourrait vite sortir de ce bar épouvantable:
- Je disais donc que je connais ton nom, puisqu’on s’est déjà vu, il y a longtemps. En fait je connais surtout ton frère, Sam, et je me demandais si tu savais où je peux le trouver. Je t’ai vu dans la rue avant que tu n’entres ici, et comme ça fait vraiment longtemps que j’espère revoir Sam je…
- C’est une blague?
Si Josh avait trouvé les regards de Dean à son encontre très proche de la tentative d’assassinat, ce n’était rien en comparaison de cette expression purement sauvage qui à présent lui faisait face. Un frisson courut le long de sa colonne vertébrale et il eut toutes les peines du monde à se retenir de partir en courant.
- Euh…non, non je-je suis sérieux, bafouilla-t-il en sentant ses joues se colorer d’une magnifique teinte carmin. Tu ne te rappelles vraiment pas de moi? Sam et moi on avait dix-sept ans à l’époque, c’était avant qu’il ne parte à Stanford, à Détroit, t-tu venais jouer au foot avec nous des fois, après les cours, on…on a été au ciné tous les trois aussi et…
- Il est mort.
Ces trois mots, prononcés d’une voix impassible, eurent l’effet d’un électrochoc sur Josh, mettant un terme définitif à sa diarrhée verbale.
Son visage se décomposa, sa gorge lui parut tout à coup très sèche, et il répéta dans un souffle:
- Mort? Mais…
Il n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Il se renfonçait au fond de son tabouret, l’air d’avoir reçu un coup de massue derrière le crâne, et la seconde suivante les mains de Dean se refermaient brutalement sur ses épaules alors que son visage s’était rapproché du sien jusqu’à lui frôler le nez. Et lorsque Dean se mit à lui cracher au visage des mots dont il ne comprit pas la moitié du sens, il s’aperçut vaguement qu’il avait décollé du tabouret.
Les narines frémissantes, la peau fine de ses joues roulant sur ses mâchoires, les yeux emplit d’une souffrance mêlée d’une colère qu’il savait dirigée vers la mauvaise personne mais qu’il était proprement incapable de contrôler, Dean enfonça encore davantage ses doigts dans les épaules du jeune homme. Un petit cri de douleur jaillit de la bouche entrouverte mais il n’en fut pas émut le moins du monde.
Il serra les lèvres, blessure ou colère, les deux. Avant de cracher d’un ton acide:
- L’apocalypse, connard, tu sais, ce truc qui a niqué la moitié de la planète, tu veux me faire croire que tu n’en as pas entendu parler?!
Le changement d’intonation et d’attitude de Dean ne pouvait pas être plus radical.
Blanc comme un linge, Josh fut incapable de prononcer un mot. Au bout de deux secondes qui lui parurent interminables, il lui sembla que quelque chose d’étrange, comme un voile, passait dans les yeux de Dean.
Les mains relâchèrent ses épaules endolories sur lesquelles devaient apparaître de magnifiques marques rouge vif, et Dean tourna les talons. Sans lui jeter un regard, il prit la direction de la porte et disparut dans la ruelle sombre.
Les yeux de Josh s’emplirent de larmes et il se mordit violemment la lèvre avant de lâcher une expiration explosive. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il retenait sa respiration...
Bon sang…Sam était mort. Il voulait seulement revoir son ami d’enfance, pas rendre fou son frère.
- Eh, mon mignon! Pou-ou-rquoi tu p-pleures?
Oh mon Dieu…
----
L’orage avait éclaté sans prévenir. Dans la rue, les rares passants présents à une heure aussi tardive couraient, trottaient, s’abritaient sous des porches.
Un homme contrastait violement dans ce tableau apocalyptique: le pas traînant, il ne semblait pas perturbé le moins du monde par le vent qui soufflait en rafales, balayant ses cheveux à coups redoublés. Ni par la pluie qui fouettait sans relâche son visage.
Il tourna à un carrefour, s’engageant dans une ruelle plus sombre, bordée d’arbres qui ployaient comme sous le poids d'une trop grande tristesse. La température était glaciale et ses poils se hérissaient sur sa peau, pourtant le garçon ne faisait rien pour s’en protéger.
Un connard, je ne suis qu’un pauvre connard…un salaud de la pire espèce…je l’ai terrorisé. Je suis désolé, Sam. Je ne voulais pas lui dire ça, je suis désolé…désolé…je retournerai dans ce putain de bar, j’y retournerai jusqu’à ce que je le retrouve et…et s’il ne revient pas je chercherai ailleurs mais…Oh, Sammy, je suis désolé…
Un gémissement plaintif s’échappa de ses lèvres et ses pieds se figèrent. Son visage parut se désagréger, et il se ramassa sur lui-même, tel un esclave croulant sous le poids d’un trop lourd fardeau. Comme ça, au milieu des passants qui voletaient dans tous les sens. Comme à chaque fois qu’il s’adressait à son frère en pensée…et se souvenait qu’il ne pourrait plus jamais lui répondre.
----
- Dean? Dean est-ce que ça va?
Question idiote, bien sûr que ça n’allait pas…Dean ne serait pas prostré devant ces maudites photos, sinon…
Lisa s’avança sur le pas de la porte et son front se barra d’une ride d’inquiétude. Elle osait à peine pénétrer dans cette pièce, maintenant qu’il s’y enfermait pendant des heures. De chambre d’ami, elle s’était progressivement changée en sanctuaire. C’était là que Dean dormait, là qu’il pleurait, là qu’il buvait en pensant qu’elle ne le savait pas. Là qu’il avait entassé ses souvenirs…Lisa détestait cette pièce. Sans qu’elle ne puisse s’en expliquer vraiment la raison, elle s’y sentait de trop, repoussée comme une intruse, une créature qui risquait salir la mémoire de ce frère perdu si elle s’y attardait trop.
- Rien, tout va bien, répondit Dean.
Les larmes dans ses yeux et le tremblement de sa lèvre inférieure indiquaient le contraire. Lisa le regarda avec une sincère préoccupation et se rapprocha d’un pas.
- J’ai…j’ai besoin d’être seul, va t’en, s’il te plaît.
La gorge de Lisa se serra, elle se figea, baissa les yeux et dit avec une tristesse teintée de lassitude:
- Tu veux dormir ici, ce soir?
C’était une constatation, pas une question. Dean leva les yeux sur la jeune femme, et elle sentit sa gorge se serrer.
- Est-ce que Ben est rentré de l’école?
- Qu'est-ce que tu veux?
Un faible sourire frémit sur les lèvres de Dean, sarcastique, et le jeune homme baissa la tête pour que Lisa ne puisse pas le voir. Elle avait répondu à sa question par une autre question.
Qu'est-ce que tu veux?
Dean serra les dents.
Il voulait que son frère revienne.
Il voulait que sa mère, éventrée et brûlée au plafond comme une vulgaire torche humaine et son père, mort pour une loque qui n’en valait pas la peine, reviennent.
Il voulait...
- Je veux...
Il ne le dirait pas.
- ... rien du tout, Lisa. Je…ne sais pas. Je pense, oui, murmura-t-il en s’efforçant de croiser son regard.
Avec un soupir, elle referma doucement la porte, et s’y adossa, refoulant les larmes qui menaçaient de s’échapper de ses yeux.
De pire en pire…tout allait de pire en pire…Elle ne savait plus comment s’y prendre.
Elle avait tout essayé: La douceur, la menace, la colère…Dean avait essayé de garder la tête hors de l’eau, au début. Pour elle, pour Ben…Mais désormais chacune de ses paroles semblait glisser sur le jeune homme sans l’atteindre. Elle le voyait se détruire, elle le voyait s’éteindre à petit feu, et elle était totalement impuissante.
- M’man! M’man y’a Sandra qui me saoule! Elle pique toutes mes sucettes, j’en ai presque pluuus!
Un demi-sourire fleurit sur les lèvres de Lisa, qui se dirigea vers la chambre de son fils.
- Ben, ton langage!
Elle pénétra dans l’antre du petit monstre qui jouait sa vie sur une partie de console vidéo avec son amie, un petit brin de femme de douze ans adorable et au caractère bien trempé.
Cette dernière piaillait, protestait à corps et à cris que si, c’était elle la meilleure joueuse de Black Simca 3000 de tous les temps, les joues déformées par deux énormes sucettes et les yeux rivés sur la course de voitures.
Du tac au tac, Ben lui assena un coup de coude dans les côtes, totalement inconscient de la présence de sa mère.
- Tu dis n’importe quoi! C’est moi le boss, toi t’es même pas fichue de rouler trois mètres sans brouter le gazon! Regarde! Regarde, là, t’as vu?! Ah, ah! Le but c’est d’être première à l’arrivée, pas de tondre les pelouses du circuit, morue!
Les bras croisés, Lisa réprima un rire, puis se fabriqua une expression sévère.
- Ben!
Le concerné sursauta et se tourna aussitôt vers sa mère, la bouche ouverte en un «o» muet.
Sandra écarquilla les yeux, et sourit de toutes ses dents, faisant tomber les sucettes au passage.
- Ne parle pas comme ça à Sandra, je ne le répèterai pas, gronda gentiment Lisa. Et toi, Sandra, ne prends pas ses bonbons sans autorisation, tu veux?
L’un et l’autre acquiescèrent avec une moue contrite, et Lisa tourna les talons.
Non, certaines choses demeuraient inchangées…Ben était toujours ce petit monstre qu’elle aimait tant. Et heureusement, il ne semblait pas affecté outre mesure par l’état émotionnel de Dean. A vrai dire, ce dernier faisait en sorte de le lui cacher, et Lisa lui en était reconnaissante. Mais Ben s’était attaché à Dean, et la jeune femme redoutait le jour où elle devrait lui annoncer que ce presque père ne reviendrait plus.
---
Un grand lit mangeait l’espace de la chambre de presque sa totalité. Un corps s’y étendait, produisant le son erratique d’une respiration, seule preuve de la vie qui l’habitait encore. Le bruit infatigable d'une horloge égrainait le temps, un tic-tac agaçant qui battait la mesure comme le sang qui frappait dans ses tempes. Il faisait à peine jour, mais le temps était gris, et seule une lumière filasse passait au-travers de rideaux blancs tachés d’ombres noires.
Un gémissement douloureux lui échappa alors qu'il essayait de se tourner sur le côté et il ferma les yeux. Dans son lit au matelas souillé, il bougea à peine, cherchant ses membres engourdis par un sommeil désagréable. D'un geste las, il dégagea le drap et le jeta plus loin, dégouté par la sueur et l'odeur de vomi qui s'en échappaient. Oh, il l'entendait déjà d'ici. Pourquoi continues-tu ainsi ? ou encore Ca a assez duré, reprends-toi ! Mais hélas, il lui semblait à lui que ça venait à peine de commencer. Il voulut s'assoir mais une nausée le recloua au lit et il exhala un autre geignement. C'était chaque fois pareil. Sa poitrine le brûlait et ses yeux voyaient trouble. Sa tête était prête à exploser. Et son cœur était une véritable boucherie. Il avait tenté de résister, comme on lui faisait promettre à chaque fois, mais, comme supplicié, il avait besoin de ça, pour tenir, juste un petit peu. Il ne se promettait pas, ne s’était jamais promis une longue vie, mais il avait encore trop peur d’abandonner, trop d'espoir en lui pour croire que c'était déjà la fin, que c'était juste ça, la fin. Il passa la main sur son visage exténué, blessé de gros cernes noirs, et se tourna sur le côté, dos à la fenêtre. Il resta là, en position fœtale, ses bras déjà amaigris autour de ses épaules.
C'était pas comme ça, la fin… C'était pas comme ça…Sammy…
--
Quatre jours plus tard, le premier maillon de la chaîne de meurtres allait être forgé.
Il n’y avait qu’une poignée de clients dans le bar quand Euryale y entra. Il repéra aussitôt sa proie. Un homme d’une trentaine d’année, aux traits tirés, rongés par la tristesse. Ses yeux d’un bleu glacial s’attardèrent sur les épaules affaissées, sur l’ombre de barbe qui tapissait ses joues. La proie tenait à la main un verre où un reste de Whisky colorait l’eau des glaçons fondus. Avec un soupir, il se décida enfin à le vider. Le barman lui demanda s’il en voulait un autre. La proie leva sur lui un regard vide avant d’acquiescer.
Euryale examina soigneusement le jeune homme: ses yeux rougis, l’ombre presque noire des cernes en dessous, ses lèvres s’incurvant lorsqu’il répondait aux questions incessantes de son voisin de comptoir par des monosyllabes. Oh, tiens, il venait de sourire, là… Enfin il avait essayé, plutôt: cette grimace était si fausse qu’elle en était pathétique. Le regard perçant d’Euryale scruta les muscles de ses mâchoires saillant sous la peau, l’infime tremblements de sa jambe gauche sous la table…
Ca fait mal, pauvre petite vermine. Ca fait mal de perdre son frère… Ordure. Ton allure misérable me donne presque envie de t’enfoncer plus profondément encore dans cet océan de pourriture où tu te noies…te raconter en détails tout ce que le cafard a enduré, ce qu’il endure en ce moment… mais je n’en ferai rien.
Un pâle sourire joua sur ses lèvres.
Tes problèmes touchent à leur fin. Je suis ton salut.
Euryale commanda une bière mais n’y toucha pas. Il n’aimait pas que ses facultés soient émoussées, même de façon infime, quand il travaillait. Il leva légèrement le menton et entrevit dans le miroir fixé au mur le reflet de l’un des clients à sa droite: Les serpents semblaient léviter au-dessus de son crâne lisse et cireux. Un éclair de froide satisfaction traversa les prunelles bleues lorsqu’elles dévièrent plus à gauche. Ils étaient venu. Tous les six. Dans neuf jours tout au plus, le mot terreur se verrait attribuer une toute autre signification.
Le sourire d’Euryale s’élargit, franc, cruel et il attendit. Il n’eut pas longtemps à patienter: Moins d’un quart d’heure plus tard, sa proie se leva pour se diriger vers les toilettes. Il était temps de mettre fin à la danse commencée quarante-huit heures plus tôt et à laquelle Dean Winchester ignorait qu’il participait. Euryale le suivit en maintenant une distance de trois mètres. Il laissa la porte des toilettes revenir sur son encadrement avant d’entrer. A l’intérieur, il n’y avait que la proie, devant un urinoir.
Les portes des deux cabines étaient ouvertes quand Euryale s’approcha. Personne à l’intérieur. Il ne devait pas manifester ses pouvoirs, ici. Ses plans étaient réglé sur du papier à musique et rien ne devait les entacher. Demain aurait lieu l’invasion, aujourd’hui, seul Winchester ferait les frais de sa haine et il mourrait comme il le méritait: misérablement. Nul besoin d’un quelconque pouvoir pour écraser un moustique…Il avait déjà le couteau dans la main et entendit un clic satisfaisant, le bruit de la lame qui se bloquait.
Puis, une seconde plus tard, le même bruit, et il se rendit compte que le premier clic ne provenait pas de son couteau mais de celui d’un autre. Sa bouche se fit soudain sèche et il entendit les battements de son cœur. C’était lui. Il pouvait reconnaître l’odeur repoussante de son âme à des kilomètres. Comment avait-il pu s’échapper? Mais c’était ce qu’Euryale avait cerné au-delà de cet effluve désagréable qui le troublait. Ses doigts se figèrent sur le couteau. Cette petite lame inoffensive n’allait lui être d’aucune aide. Pas avec lui. Et l’intrus le savait aussi. S’il avait l’intention d’utiliser un couteau, cela signifiait alors qu’il ne l’avait pas reconnu. Ou pas vu. En une fraction de seconde Euryale fit volte-face, laissant choir la lame dans le même mouvement. Peut importe qu’elle serait l’issue de ses retrouvailles avec Samuel, la machine était en marche. Les Six, les Gorgones étaient revenues, plus rien ne pourrait empêcher l’humanité de s’effondrer.
Un léger bruit dans son dos réveilla l’attention de Dean alors qu’il se dirigeait vers un lavabo. Il se tourna…et se figea tout net, la bouche ouverte en un cri muet.
Son petit frère était…


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Mar 28 Sep - 1:44
Fic 2


Un petit espoir dans ce monde si cruel ?


Il se trouvait assis dans sa voiture, une Dogde noire de 2010. Il regarda la petite horloge électronique qui indiquait sept heures quarante-cinq. Il releva son siège et épia la rue dans laquelle il se trouvait. C’était un rituel qu’il effectuait pratiquement toutes les deux semaines, entre deux affaires, depuis son retour des Enfers. À une dizaine de mètres, se trouvait une jolie petite maison en bois. Elle était de couleur verte et blanche. Il la détailla même si, à force, il la connaissait dans les moindres détails : le porche en bois également, la rambarde en métal noir de chaque côté de l’escalier qui mène à la porte d’entrée, le petit jardin dont on pouvait avoir un aperçu en passant devant, le ballon de football américain qui trainait devant la demeure…
Sam avait beau la regarder et à chaque fois, il sentait son estomac se contracter violemment à la vue de ce tableau. Pour le compléter, il ne manquait plus que les acteurs principaux.

"Ah, justement. Les voilà."

La porte d’entrée en bois massif s’ouvrit. Aussitôt, un garçon âgé d’une dizaine d’années à peine, sortit, son sac d’école sur le dos. Il était brun, portait un jean troué aux genoux et une veste en jean qui laissait entrevoir un tee-shirt noir. Sam sourit. Tout dans son attitude et ses vêtements le faisait ressembler grandement à son aîné. D’ailleurs, celui-ci le suivit de près. Il était habillé de la même façon ou presque que le gamin. Lisa arriva à son tour sur le palier. Elle sourit à Dean qui l’embrassa avant de rejoindre Ben qui attendait dans la voiture.
En le voyant faire, le cadet des Winchester plongea sa main dans la poche de son manteau. Il en retira un collier de couleur doré. Il se mit à le frotter tout en gardant ses yeux rivés sur la scène qui se déroulait devant lui.
Dean entra dans son véhicule. Ce n’était plus l’Impala qu’il chérissait tant mais, une simple fourgonnette. Sam était prêt à parier que ce n’était que pour la simple et bonne raison que sa « Chérie » lui rappelait de mauvais souvenirs.

"Ou… lui rappelle que je ne suis pas à ses côtés."

De là où il était, le jeune homme entendit le vrombissement de la fourgonnette. Lisa s’était avancée jusqu’en bas des escaliers. Elle fit un geste de la main pour leur dire « Au revoir ». Puis, elle rentra chez elle, une fois le véhicule hors de vue.
Sam baissa son regard sur l’objet qu’il tenait. Le collier de son frère. Celui qu’il avait récupéré après qu’il l’ait vu le jeter dans une poubelle d’un motel. Le seul lien avec lui. Il l’enfila autour de son cou et mit le contact. Aussitôt, la Dogde démarra au quart de tour.
Si lui, n’avait pas eu la chance de vivre une vie normale avec Jessica, il ferait en sorte que son frère puisse le faire. Qu’il puisse réaliser le rêve qu’il n’avait pu concrétiser. La vitesse enclenchée, il fit un demi-tour dans la rue déserte et repartit, loin de Cicero, loin de l’Indiana. Du moins pour deux semaines. Une affaire l’attendait : un cas de vampires dans le Wyoming. De quoi l’occuper suffisamment pour quelques temps.
***************************************
C’était une journée quelconque, monotone, habituelle. Elle consistait sans cesse à se lever de bonne heure, déjeuner en famille, déposer Ben à l’école, se rendre au travail, manger, travailler de nouveau, récupérer le petit, rentrer à la maison et retrouver Lisa. Au début, même si cette vie bien rangée ne l’avait pas attiré, il s’y était fait. Il n’avait pas eu le choix. C’était une promesse envers son cadet, c’était sa dernière volonté.
Dean chassa ses pensées noires. Il ne cessait de se les remémorer chaque jour, depuis deux mois. Comme si cela lui permettait de ne pas l’oublier. D’être certain que sur cette vaste Terre, quelqu’un se rappellera jusqu’au bout de qui était Sam Winchester. Celui qui avait, certes, déclencher l’Apocalypse malgré tous ses bons côtés, mais surtout, celui qui y avait mis fin.
Il ne pleurerait pas. Il y avait déjà quelques temps qu’il ne versait plus de larmes ou qu’il ne faisait plus de cauchemars où il voyait son cadet subir des tortures dans ce lieu si terrible dont Castiel l’avait sorti, deux ans auparavant.
« Dean ? »
À la mention de son nom, l’appelé se tourna. Devant lui se tenait un homme aussi grand que lui, brun, un visage souriant. Dean lui serra la main avant de lui demander :
« Daniel. Que puis-je faire pour toi ?
-Rien de spécial. Je voulais juste savoir si vous veniez pour l’anniversaire de Nick, demain soir ?
-Je pense que si on disait non, Ben nous en voudrait. Le priver de l’anniversaire de son meilleur copain, comme il dit, c’est un blasphème. »
Daniel rigola. Ils parlèrent quelques minutes avant de retourner chacun à leur poste. Une vie banale… Dire qu’il pensait à l’époque que ce n’était pas fait pour lui. Il avait faux.
"Sam… j’aurai tant aimé que tu vives la même chose."

*************************************

Trois jours s’écoulèrent. Sam était arrivé la veille à Pinedale dans le Wyoming. Immédiatement, il s’était mis au travail. Bien entendu, comme il le faisait à chaque fois qu’il prenait un nouveau dossier, il faisait le tour de la ville pour découvrir s’il y avait ou non d’autres chasseurs sur l’affaire. Car depuis trois mois, il faisait en sorte de ne jamais tomber sur une personne qui pourrait le reconnaitre. Pour la simple raison qu’il voulait que Dean n’apprenne pas son retour des Enfers, ni Bobby, ni personne d’autre. Il devait mener sa vie seul et ainsi, aucune vie, mis à part la sienne ne serait en danger.

"Tu as toujours eu le don d’attirer les monstres, Sammy."

Si Dean savait. Il devait en être à sa centième chasse depuis. Et, chacune d’entre elle se jouait à peu. Souvent, Sam n’était qu’à un cheveu d’y passer mais, jusqu’à maintenant, il n’avait eu droit qu’à des côtes cassées, des contusions. Rien de bien grave qui devait nécessiter un séjour à l’hôpital.
Il se dirigea vers son lit, rassemblant les divers papiers qui trainaient un peu partout dans la chambre miteuse du premier motel qu’il avait vu, le Half-Moon Lodge. D’après ce qu’il avait pu observer, il devait faire face à un groupe de onze vampires.
"Presque que tout ce qu'on raconte sur les vampires est bidon. Un crucifix ne les repousse pas. Les rayons du soleil ne les tuent pas, ni un pieux enfoncé dans le cœur. Mais, c'est vrai qu'ils sucent le sang des humains. Ils en ont besoin pour survivre. Ils ont eux aussi été des humains. Et, quand on s'aperçoit que ce sont des vampires, c'est trop tard."
Si c’était aussi simple que ça, il le saurait.
"Les vampires vivent en groupe d'une dizaine d'unités, mais partent chasser à trois ou quatre seulement. Les victimes sont conduites dans leur repère pour apporter l'indispensable dose de sang dont ils ont besoin."
Sam soupira. Les explications de son père lorsqu’ils, Dean et lui, avaient été confrontés pour la première fois à une telle créature, lui revenaient en mémoire.
"Ils ne vont pas nous suivre. Ils attendront cette nuit. Quand un vampire sent votre odeur, c'est pour la vie."
Il le savait. Il connaissait par cœur les conseils qu’il leur avait donné depuis qu’il a appris l’existence de la chasse.
"Fais attention, Sammy."
« Fermez-là. »
Tout en s’énervant, à l’entente de la voix de son aîné, il balança la lampe de chevet contre le mur. Le bruit de casse qui s’ensuivit le calma quelque peu. Il respira profondément et se rassit sur le lit qui grinça, mécontent du poids qu’il portait. Il jeta un coup d’œil au réveil. 21 heures 14. Soufflant profondément, il se leva, enfila sa veste et prit son sac avant de quitter la chambre du motel. Il irait faire un tour dans les bars pour y trouver une future victime pour se réadapter à sa machette restée longtemps inutilisée.

**********************************

Dean se trouvait dans le salon, avachi dans le canapé et regardant le match de baseball diffusé. Dans sa main droite, se trouvait une bière alors que de l’autre, il tenait la télécommande. Il entendit le pas discret de Lisa se rapprocher de lui et il sourit d’avance. Comme il s’y était attendu, elle posa ses mains sur ses épaules puis, les firent descendre jusqu’au col de sa chemise avant de glisser le long de son torse alors qu’elle déposait un baiser dans son cou.
« Tu comptes regarder ce match jusqu’à la fin ou bien me rejoindre au lit ? lui demanda-t-elle, sur un ton qui se voulait malicieux.
-Tu me laisses vérifier chaque ouverture avant ?
-Tu as cinq minutes, lui répondit-elle en l’embrassant sur la joue avant de s’écarter de lui.
-C’est plus qu’il n’en faut.
-Je n’en doute pas. »
Ils se sourirent et elle disparut dans les escaliers. Dean éteignit l’écran et se leva de son confortable canapé. Il se rendit auprès de la porte d’entrée et vérifia qu’elle était bien fermée à clé. Une fois fait, il souleva le tapis qui se trouvait au sol. Un piège à démons y était dessiné en peinture rouge. Il le remit en place et termina ses vérifications. Chaque fenêtre, chaque ouverture, fut passée au peigne fin. Quatre minutes plus tard, il rejoignait Lisa dans la chambre.
Elle se trouvait déjà sous les draps et il ne tarda pas à la rejoindre. Quand il se coucha sur le dos, après l’avoir embrassé, elle vint automatiquement se coller à lui, la tête sur son épaule, sa main droite caressant son torse.
« Tu vas bien ? osa-t-elle lui demander.
-Oui. Je vais toujours bien, Lisa. »
Elle releva la tête, lui, la baissa. Ils se fixèrent quelques instants dans les yeux avant qu’elle ne reprenne dans un murmure :
« Tu n’es pas obligé de me mentir, de nous mentir. Tu as le droit de ne pas aller bien, Dean. Juste, confie-toi à nous. Ben se fait également du souci pour toi.
-Je suis désolé, Lisa. J’ai juste eu de mauvaises pensées aujourd’hui.
-Comme chaque jour depuis trois mois.
-C’est vrai, admit-il, seulement, aujourd’hui était différent. Mais, ça va aller. Demain est un autre jour. »
Elle sourit légèrement avant de se replacer au creux des bras de Dean. Il lui embrassa le haut du crâne et elle se redressa pour l’embrasser à son tour. Les baisers s’enchainèrent et l’aîné des Winchester éteignit la lumière.
Demain était un autre jour.

****************************************

Sam en était à son troisième bar. Il n’avait jusqu’à maintenant rien observé d’inhabituel. Et les propriétaires des deux autres comptoirs ne lui avaient rien appris. Ils avaient chacun leurs habitués, tous des ivrognes qui, à la fin de la soirée, ne tenaient plus sur leurs jambes. Il y avait également les jeunes qui tentaient leur rite de passage mais, pas de groupes de perturbateurs, « d’oiseaux de nuit », comme il les nommait.
Passé la porte d’entrée, il n’eut besoin que de quelques secondes à peine pour repérer ceux qu’ils cherchaient. Il était sûr et certain que la bande des trois gais-lurons qui se trouvaient au fond du bar sur sa droite étaient des vampires. Il suffisait pour cela de voir comment le blond du groupe se léchait les lèvres en épiant les personnes présentes dans le troquet.
"Dans le genre discret, j’ai vu mieux."
Le chasseur se dirigea vers le comptoir et commanda un whisky. Le serveur le lui servit et Sam ne se fit pas prier pour le boire. La boisson lui fit du bien. Du coin de l’œil, il observait ses futures proies.
Le plus bruyant d’entre eux était un homme assez costaud, surement aussi grand que lui et brun. Il portait un tee-shirt tout déchiré aux manches et un jean troué. Peut-être une mode.
Le second était brun également. Il portait une chemise à carreaux aux manches retroussées jusqu’aux coudes. Il était le plus discret des trois, seulement, des fois, Sam pouvait apercevoir ses crocs. Oh, il fallait être un habitué pour les voir mais, il l’était.
Quant au dernier, il était blond et était sans aucun doute le plus jeune et par conséquent, le moins expérimenté du groupe. Il était habillé tout de cuir du pantalon à la veste. Le genre de Dean. Quoique son aîné n’avait pas une allure aussi ringarde. C’était une réelle différence. Le cuir au moins, ça lui allait. Enfin, il ne l’avait jamais vu en pantalon d’une telle matière et il préférait pas. Un sourire étira ses lèvres. Décidément, Dean occupait toujours ses pensées, même au boulot.
Il souffla au même moment que du grabuge sur sa droite lui fit comprendre qu’enfin les chahuteurs bruyants partaient. Il attendit qu’une minute s’écoule avant de quitter à son tour l’établissement. Il les retrouva facilement.
« Pitoyables, murmura-t-il. »
Il retira sa machette de derrière son jean et les suivit, une distance de sécurité établie entre eux. Comme il le pensait, ils se séparèrent à une dizaine de mètres du bar. Le blond partit de son côté, les deux autres suivirent leur chemin. Sam prit la même direction que le plus jeune du groupe. Il le vit revenir sur ses pas et s’arrêter à une rue parallèle du bistrot. Il attendait la proie qu’il avait repéré à l’intérieur.
Alors qu’il avançait lentement, un craquement sous ses pieds résonna dans la ruelle vide. Seulement, même s’il se trouvait à l’autre bout de celle-ci, ce genre de bruit n’échappait que très rarement, voire pas du tout à un vampire. Ce dernier se tourna vivement et le fixa quelques secondes avant de sourire méchamment. Il vint rejoindre le jeune Winchester qui ne le lâchait pas du regard.
« Un chasseur, marmonna la créature, je ne pensais pas en voir un ici.
-Il faut dire qu’avec vos activités, vous aviez que très peu de chance de passer inaperçus.
-Pourtant, nous faisons extrêmement attention. Nous attaquons seulement une personne chaque semaine. C’est raisonnable, non ?
-Je ne vois pas les choses de la même façon que vous, je le crains, lui répondit le chasseur, sa machette serrée dans sa main.
-De toute façon, les gens de votre genre ne pensent qu’à chasser.
-Comme vous.
-Comme nous, c’est exact, continua le vampire, seulement, à la différence de vous, nous le faisons pour survivre.
-Survivre en tuant des êtres humains ?
-Vous tuez bien des animaux. »
Sam sourit. Il n’avait pas affaire à un crétin finalement. L’habit ne faisait pas le moine. Son interlocuteur se passa une main dans ses cheveux et déclara :
« Que diriez-vous de partir maintenant et de nous laisser tranquille ?
-Parce que vous croyez que je vais vous écouter ?
-Vous auriez la vie sauve, rajouta l’autre.
-Désolé. Mais, je crois que cela ne va pas être possible.
-Comme vous voulez. »
Aussitôt, le vampire désarma et frappa son adversaire à l’estomac. Le coup fut si fort qu’il en tomba, le souffle coupé. La créature ne s’arrêta pas là et continua de porter ses coups sur chaque partie du corps de Sam. La tête, les bras, les jambes, le ventre, les côtes…
Le chasseur finit par se reprendre et lorsque le blond se pencha vers son cou pour le mordre, il l’envoya valser plus loin d’un coup de pied. Il ramassa sa machette qui se trouvait près d’une poubelle. Il en attrapa le couvercle qu’il balança contre le vampire qui revenait vers lui. Celui-ci l’esquiva mais, ne put en faire autant avec la lame qui s’abattit en un instant sur son cou. Le sang gicla de la blessure mortelle, éclaboussant au passage les vêtements du jeune chasseur.
Le corps de la créature s’affaissa avant de s’écraser lourdement sur le sol de la ruelle. Sam resta quelques instants à le contempler. Puis, il se maintint les côtes et quitta ce lieu devenu sordide, pour rejoindre son motel où il pourrait en toute tranquillité soigner ses blessures.
« Je m’occuperai des autres plus tard. »
****************************************
Cela faisait à peine une demi-heure qu’il se pansait et il ne cessait de grimacer. Son visage avait été épargné parce qu’il avait réussi, difficilement, à se protéger des attaques. Mais, il ne pouvait pas en dire autant pour le reste de son corps. Un peu partout s’étendaient de nombreux bleus, certaines de ses côtes étaient surement fêlées voire cassées d’où sa respiration difficile, et sa main gauche lui faisait un mal de chien.
« Elle est cassée, remarqua Sam en serrant les dents alors qu’il la faisait bouger. »
Il se la banda, faute de mieux, puis, se releva afin de ranger la trousse de secours. Alors qu’il revenait dans la chambre, trois coups furent frappés sur la porte.
« Qui est-ce ? demanda-t-il, méfiant.
-Le gérant du motel. »
Ne se souciant nullement d’un quelconque danger, il se rendit près de la porte et l’ouvrit. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur les deux autres vampires du bar. Il recula rapidement et attrapa son arme. Mais, ne fut pas assez vif et le brun la lui attrapa avant de tirer dans la jambe droite.
Sam cria et s’effondra sur la moquette déjà rouge de sa chambre.

****************************************

Dean ne parvenait pas à dormir. Contre lui, se tenait toujours Lisa, la tête sur son épaule. Il la regardait sommeiller. Il la trouvait si belle. Il jeta un coup d’œil au réveil qui indiquait que dans deux minutes il serait exactement minuit. Il souffla.
"Dire que demain s’annonce une dure journée au garage. Je sens que ça va être génial. Daniel va encore pouvoir se foutre de ma gueule."
Il ferma les yeux mais, une boule à l’estomac l’empêchait de somnoler comme il le souhaitait. Non, il avait un mauvais pressentiment. Quelque chose qui ne lui était pas arrivé depuis cette journée tragique, il y avait de cela trois mois.
"Tu te fais des idées, Dean. N’y pense plus."
Lisa bougea légèrement contre lui et il en profita pour se replacer correctement sous les draps. Quelques minutes plus tard, il dormait profondément.

******************************************

Les vampires s’amusaient avec leur nouveau jouet. Celui, qui avait tiré dans la jambe du chasseur, le frappait sur les côtes déjà douloureuses du chasseur. Ce dernier se retenait de gémir ou de crier, ce qui renforçait la force des coups qui lui étaient portés.
Ce fut alors que l’autre créature, qui restait debout à épier l’extérieur depuis la fenêtre, parla :
« C’est qu’il est résistant, celui-là.
-Tu as raison, Marc. Au moins, il ne nous lâche pas de suite comme le précédent chasseur. Hein ? Tu es un putain de chasseur toi aussi, n’est-ce pas ? »
Sam ne répondit pas et, à la place, il tendit son bras vers la machette qui trainait pas loin de lui, profitant de ce moment d’inattention. Insuffisant. Son bourreau lui attrapa le bras droit et le lui cassa d’un coup net. Là, le jeune Winchester ne put retenir le cri qui s’ensuivit.
« Ah, tu as enfin réussi à le faire flancher, Trent ?
-On dirait, ouais. Allez, fillette, ferme-la. Tu ne voudrais pas rameuter tout le motel, non ? »
Mais, la victime ne pouvait se taire. Aussi, Trent se mit debout, lui attrapa les cheveux et lui cogna la tête contre le mur le plus proche. Sam fut sonné immédiatement.
« Là. Il faut utiliser la manière forte avec eux, rigola Trent. »
Marc quitta enfin la fenêtre pour ramasser le Beretta qui trainait sur la table de chevet et s’approcha du blessé.
« Bon, trêve de bavardages. On ferait mieux de se dépêcher avant d’attirer l’attention sur nous. Et, il faut qu’on prévienne le reste du groupe qu’on n’est plus en sécurité ici.
-Tu as raison. À toi l’honneur. »
Celui qui tenait l’arme déclencha la sécurité et la pointa sur Sam qui menaçait à tout moment de sombrer dans l’inconscience.
« Ça, c’est pour avoir tué Jake. »
Au moment où il s’apprêtait à tirer, la porte fut défoncée. Une seconde plus tard, Marc reculait, tout en lâchant le Beretta. Il regarda le trou qui se trouvait dans sa poitrine. Une fléchette en dépassait. Il releva la tête et foudroya du regard l’homme qui l’avait coupé dans son action.
« Je ne sais pas qui tu es mais, une simple fléchette ne me fait rien.
-Non, c’est vrai. Seulement, elle a été baignée dans le sang d’un mort. Pas besoin que j’explique la suite, il me semble. »
Marc ouvrit grand les yeux avant de commencer à tomber au sol. Pendant ce temps, Trent sauta sur le nouveau venu qui esquiva le coup. Même, il répliqua en le frappant à son tour. Le combat s’éternisait un peu trop au goût du vampire. Seulement, un gargouillis sur sa droite le détourna de son adversaire. Une colère noire le submergea alors qu’il voyait la main de Sam retomber mollement, lâchant au passage la machette qu’il tenait quelques secondes auparavant.
À ses côtés, le corps de Marc trônait, sa tête détachée du reste. Mort. Alors que Trent s’apprêtait à tuer le jeune Winchester, un coup de machette s’abattit sur son cou. Il s’écroula au sol, sans vie, sur le lit proche. Le vainqueur du combat se rapprocha de Sam et lui prit la tête entre ses mains.
« Sam ? Sam, réponds-moi. »
Il le vit papillonner des yeux avant de tenter de se focaliser sur lui.
« Ru…fus ?
-Ouais. Combien de doigts vois-tu, gamin ? lui demanda-t-il en lui en montrant deux.
-Six ? »
Une commotion. Rufus grimaça.
« Tu dois rester éveillé. Je vais t’emmener à l’hôpital.
-N…n-non…pas la peine.
-Je te laisse pas le choix. »
Il ramassa les affaires du plus jeune et les fourra dans son sac. Il récupéra le tout et l’emmena dans son véhicule. Puis, il revint dans la chambre, plaça le cadet des Winchester sur son dos et l’installa dans sa fourgonnette. Il démarra en trombe, direction l’hôpital.

**************************************

Bobby se trouvait en ce moment-même sur une affaire à Hurricane dans l’Utah. Enfin, il l’avait pratiquement résolue. Il ne lui manquait plus qu’à se mettre à l’action. Mais, vu qu’il faisait encore nuit, il décida de reporter cela au lendemain matin. Non, il devait dormir, ou du moins essayer.
Sachant qu’il n’y parviendrait pas comme cela, il se dirigea vers son sac et en sortit une bouteille de whisky. Il s’installa sur le lit et l’ouvrit. Depuis que Sam s’était sacrifié pour sauver la planète, il n’avait plus jamais trouvé le repos. Perdre l’un des deux fils Winchester revenait pour lui à perdre un fils. Lorsqu’il s’était réveillé après que Castiel l’ait ramené à la vie, il avait senti son cœur s’arrêter de nouveau en remarquant que le cadet des Winchester n’était pas présent à leurs côtés. Et, la mine qu’arborait l’aîné avait alors confirmé ses doutes.
Il secoua la tête pour effacer ses noires idées. Il porta alors la bouteille à la bouche. Mais, avant qu’il ne put boire une gorgée du breuvage, son téléphone sonna. Il grogna mais décrocha tout de même.
« Rufus, tu as intérêt d’avoir une bonne raison de m’appeler à minuit passé. Y en a qui essaye de dormir. »
Les paroles de son ami le coupèrent et résonnèrent à l’autre bout du combiné. Au fur et à mesure qu’il écoutait, Bobby devint de plus en plus pâle. Ce fut d’une voix chargée d’émotions qu’il demanda :
« Tu peux répéter, s’il-te-plait ?
-Je t’ai dit que je me trouvais à Pinedale dans le Wyoming. Et, j’étais sur…
-Abrège, Rufus.
-J’y ai rencontré Sam.
-Notre Sam ? s’enquit Bobby, des sanglots retenus dans la voix.
-Oui. Sam Winchester. Je ne sais pas ce qu’il fait là. Je sais ce qu’il s’est passé, il y a trois mois. Je le sais, tu me l’as dit. Mais, on verra ça plus tard. Pour le moment il faut que tu viennes ici. Il est blessé.
-Tu as dit que vous vous trouviez à Pinedale dans le Wyoming ?
-Oui, à l’hôpital plus précisément.
-Je suis à Hurricane dans l’Utah. Je serai là dans quatre-cinq heures maximum. Il faut d’abord que je trouve quelqu’un pour me remplacer. »
Ils se saluèrent et après avoir raccroché, Bobby appela un ami à lui. Il devait faire vite. Il devait le voir le plus rapidement possible.

*****************************************

Dean se réveilla tôt ce matin-là. La boule au ventre qu’il avait depuis la veille ne s’était pas estompée, loin de là. Elle s’était accentuée. Il était près de six heures quand il se dirigea vers la cuisine pour se faire un café. Il s’assit, les yeux dans le vague, sur l’une des chaises de la pièce. Une demi-heure plus tard, Lisa le rejoignait. Elle l’embrassa sur la joue avant de se servir un café, elle aussi.
« Tu vas bien ? s’enquit-elle en s’asseyant près de lui et serrant sa main.
-Oui.
-Dean…
-Lisa, s’il-te-plait, la supplia-t-il.
-Non, je ne lâcherai rien. Pas cette fois. Je veux que tu me dises ce qui ne va pas. Je t’en prie. Tes pensées te détruisent en ce moment. Je… je ne veux pas te perdre. Je… »
Elle sentit des doigts passer sur ses joues et essuyer, avec une tendresse infinie, ses larmes. Elle ferma les yeux à ce contact.
« Lisa…Regarde-moi. »
Elle s’exécuta lentement. Elle découvrit alors les yeux tristes de son compagnon.
« Je suis désolé de t’inquiéter. Vraiment. Je…je ne peux pas te dire ce que j’ai car, je ne le sais pas moi-même. J’ai un mauvais pressentiment, mais, je ne sais pas d’où il vient. Je suis désolé.
-Tu es sûr ?
-Oui. Ne t’en fais pas. Tout va bien aller maintenant. »
Il lui sourit pour lui prouver ses paroles. Elle lui serra la main et l’embrassa. Il répondit au baiser et ils déjeunèrent, en paix. Ben ne se leva qu’une heure plus tard. Et, la routine reprit son train-train habituel.
Déposer Ben à l’école, travailler au garage, manger, travailler de nouveau, prendre Ben et le ramener à la maison, partir à l’anniversaire de Nick, un barbecue, manger, coucher Ben, embrasser Lisa et dormir.

*********************************

Six heures et demie. C’était l’heure à laquelle Bobby avait franchi les portes coulissantes de l’hôpital de Pinedale. Il vit une femme taper sur son ordinateur depuis derrière son comptoir. Il s’y dirigea en vitesse et héla la demoiselle.
« Excusez-moi.
-Oui ? répondit-elle en relevant la tête de son écran.
-Je…mon neveu a été admis, tard dans la soirée. Je voudrais savoir où il se trouve exactement.
-Son nom, s’il-vous-plait.
-Sam Johnson, se rappelant du nom que lui avait donné Rufus à son admission. »
Elle tapota de nouveau sur son clavier. Bobby devenait de plus en plus impatient. Ce ne fut que lorsqu’elle lui annonça que celui qu’il cherchait se trouvait dans la chambre 248 qu’il sentit son souffle revenir.
Il traversa les couloirs, bousculant au passage quelques malades et s’excusant auprès d’eux. Cinq minutes plus tard, il arrivait enfin devant cette fameuse porte. Il la fixa, craintif. Que découvrirait-il en la poussant ? Rufus lui avait dit que Sam se trouvait dans cet hôpital mais, il n’avait pas clairement expliqué dans quel état il se trouvait.
Lentement, il tourna la poignet et entra. Presqu’immédiatement, son regard se posa sur la forme endormie sur le seul lit de la pièce. Il vit du coin de l’œil Rufus se lever et le rejoindre.
« Qu’est-ce qu’ils ont dit ? lui demanda-t-il. »
Mais, sa voix ne fut qu’un simple murmure étranglé. Il avait terriblement du mal à retenir ses larmes.
Sam était relié à diverses machines qui bipaient sans cesse. De sa bouche ressortait un tuyau qui l’aidait à respirer. Son visage pâle faisait ressortir les bleus provoqués par les coups portés par les créatures de la nuit. Les couvertures avaient été abaissées et laissaient entrevoir de nombreux bandages autour de son torse. Sa main gauche était plâtrée, tout comme son bras droit. C’en était horrifiant.
« Le médecin a dit qu’il s’en sortirait. Sam a besoin pour le moment d’être sous assistance respiratoire parce qu’il n’est pas certain qu’il soit capable de le faire par lui-même.
-Comment ça ? fit le vieux chasseur sans détourner son regard de l’alité.
-Il est tombé dans l’inconscience pendant que je l’emmenais à l’hôpital. Il a fait deux arrêts du cœur, d’après ce qu’on m’a dit. Et, comme il ne s’est pas réveillé, son médecin préfère être prudent.
-À combien de jours estime-t-il qu’il se réveillera ?
-Il n’en sait absolument rien. Il m’a dit que Sam était en voie de guérison et par conséquent, il pense qu’il peut se réveiller dans les prochains jours. »
Bobby acquiesça et s’avança jusqu’au lit. Il prit la main droite de son neveu, tout en faisant attention de ne pas le blesser davantage et la frotta doucement. De son autre main, il caressa les cheveux toujours aussi longs du cadet des Winchester.
« Hey, Sammy. Tu crois pas qu’il serait temps de te réveiller ? Hein ? »
Il entendit vaguement la porte s’ouvrir puis, se fermer. Il remercia silencieusement son ami de s’être éclipsé de la pièce pour le laisser seul avec celui qu’il considérait comme l’un de ses fils. Les larmes coulèrent d’elles-mêmes sans qu’il ne puisse rien y faire pour les en empêcher. Il en avait besoin. Cette peine qu’il contenait depuis des mois, il avait un grand besoin de l’évacuer.
«Sammy…il faut que tu te réveilles. J’ai besoin de voir que tu es vivant. Je dois le voir de mes propres yeux. Il faut que tu t’éveilles. Dean t’attend également. On t’attend, Sammy. On t’attend. »
Il sanglota alors qu’il posait son visage sur la main qu’il tenait. Mon Dieu qu’il en avait besoin de voir ses yeux bleus s’ouvrir et se poser sur lui. Juste pour le savoir réellement sorti des Enfers.

***************************************

Il était dix-huit heures. Dean se trouvait devant sa glace en train de se changer. Il avait troqué sa tenue de travail contre une tenue plus décontractée qui consistait en un jean et un tee-shirt noir.
« Dean, l’appela Lisa depuis le rez-de-chaussée, je sais que tu aimes bien être le plus beau mais, il serait temps de partir.
-J’arrive. »
Il descendit en vitesse pour rejoindre sa compagne et Ben.
« Pas trop tôt.
-Dis donc, gamin. Tu apprendras plus tard qu’il faut toujours être au top pour les belles demoiselles.
-Parce que je ne te suffis peut-être pas ? »
Ben sourit à pleines dents alors qu’il voyait le visage de celui qui était devenu son père, depuis quelques temps, se décomposer.
« Non, voyons. Mais, je lui montre l’exemple.
-C’est ça. Allons-y, Dom Juan. »
Dean grimaça mais suivit quand même la jeune femme. Cependant, il n’oublia pas de fusiller du regard le garçon qui lui ressemblait un peu trop, à son goût. Ce dernier, d’ailleurs, lui offrit un sourire goguenard avant de leur emboiter le pas. Cette soirée se terminerait en beauté.

***************************************

« Il y a eu du nouveau ? »
Bobby hocha négativement la tête. Rufus vint s’asseoir sur un siège, à ses côtés.
« Tu comptes l’appeler ? lui demanda celui-ci.
-Je ne sais pas.
-Il a le droit de savoir. C’est son frère.
-Mais, je ne sais pas comment il réagira. Tout ce que nous savons en ce moment-même, c’est que Sam est revenu des Enfers. Nous ne connaissons pas la date de son retour, ni pourquoi il n’est pas venu nous voir, ni ce qui lui a permis d’en sortir. »
Singer se tourna vers son ami.
« Mis à part moi, tu n’as averti personne ?
-Non. Peu de personnes savent que Sam s’est sacrifié pour sauver l’humanité. Et encore moins, savent qu’il était en Enfers. Je ne suis au courant que parce que tu me l’as dit, sinon, il ne serait rien. Mais, je pense que tu devrais l’appeler. Sam et lui sont assez liés. Tu ne peux pas les séparer plus qu’ils ne l’ont été déjà. S’il faut, Dean est au courant, à sa manière, que quelque chose est arrivé. »
Son interlocuteur le fixa quelques secondes avant de finalement retirer son portable de la poche.
« Tu le surveilles pendant que je passe le coup de fil. »
Rufus opina de la tête. La porte claqua.

********************************************

« Si vous continuez à discuter, les grillades vont cramer.
-Tu parles à des pros, Lisa. Nous ne ferons jamais brûler de la viande.
-Tout à fait d’accord avec toi, Daniel, approuva Dean. »
Il eut droit à un baiser de Lisa qui repartit auprès d’Andréa, la femme de leur ami. Les deux hommes continuèrent de parler tout en surveillant les steaks. Puis, une sonnerie de portable les coupa. Dean prit son cellulaire et s’excusa auprès de Daniel.
Il s’éclipsa à l’autre bout du jardin où il décrocha, sans avoir pris le temps de regarder qui l’appelait.
« Oui, allo ?
-Dean ?
-Bobby ?
-Oui.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Je croyais t’avoir dit que je ne voulais plus rien à voir avec la chasse.
-Je sais. Mais… »
Un silence se fit à l’autre bout du combiné. Dean était prêt à parier que son vieil ami se passait une main sous sa casquette, anxieux.
« Mais ?
-Je pense que ce que tu pourrais voir, là où je me trouve, t’intéresserait.
-Je ne vois pas ce qui dans la chasse pourrait m’intéresser. Je ne fais plus partie de ce monde-là, Bobby. »
Enfin, si on omettait qu’il traçait toujours des pièges à démons, qu’il mettait du sel à toutes les ouvertures de fenêtres et de portes et qu’il gardait une arme tout près de lui, en dormant.
« Je ne parle pas de la chasse mais, de quelque chose de beaucoup plus important pour toi. Enfin, ça l’était, jusqu’à trois mois. »
L’aîné des Winchester sentit son souffle se couper alors que ses méninges fonctionnaient à toute vitesse. Il ne voyait qu’une chose qui représentait pour lui son monde, son soutien et sa famille. Sa toute première famille, pas celle qu’il avait avec Lisa et Ben.
« Sammy ? demanda-t-il, d’une voix emplie d’émotions.
-Oui. Il est en ce moment à l’hôpital de Pinedale, dans le Wyoming.
-Il va bien ?
-Pas tellement. Pour l’instant, il est inconscient. Rufus l’a trouvé par hasard, en suivant des vampires. Ils étaient tous les deux sur la même chasse et Sam, surement un peu plus tôt que lui. Par conséquent, ils en avaient déjà après lui. Il a été sauvé in extrémis. Mais…je pense qu’il a besoin de toi. »
Dean jeta un coup d’œil en arrière. De là où il était, il voyait ses amis rigoler, les enfants jouer et eux le regarder. Lisa fronça les sourcils en voyant combien il semblait déboussolé. Ben s’approcha de lui.
« Dans le Wyoming ? répéta l’ancien chasseur.
-Oui. À Pinedale.
-Tu pourras venir me chercher à l’aéroport ?
-Tu vas prendre l’avion ? »
"Pour Sammy, je pourrai faire n’importe quoi",
pensa le jeune homme.
« Oui. Tu pourras ?
-Si tu me dis quand tu arrives, il n’y a aucun problème.
-Ok. Je fais aussi vite que possible. »
Il raccrocha et resta quelques instants à fixer son portable.
« Tu vas partir ? »
Il se tourna vivement vers Ben qui le regardait, une inquiétude visible dans ses yeux quant à savoir la réponse à sa question.
« Je dois partir, confirma l’adulte.
-Pourquoi ?
-Je…
-Qu’est-ce qu’il y a ? se renseigna une autre voix.
-Il va partir, répondit Ben. »
Le peu de sourire qu’avait Lisa s’effaça.
« Pourquoi dois-tu partir ? C’est… c’est pour une chasse ?
-Non. Ce n’est pas pour cette raison. Je… »
Il ne pouvait pas leur dire que son frère qui était encore mort pour lui, il y avait de cela une dizaine de minutes, était revenu à la vie, il ne savait quand.
« Je dois voir quelqu’un.
-Qui ?
-Lisa, s’il-te-plait. C’est déjà assez dur pour moi.
-Et nous alors ? Tu nous quittes comme ça, sans aucune explication, et, ce ne serait rien ?
-Je n’ai pas dit ça. Je reviendrai. Mais, il faut que j’y aille. Tu te souviens du mauvais pressentiment d’hier ? »
Elle acquiesça lentement.
« J’en sais la raison, à présent. Il faut que j’y aille. Je te promets que je vous tiens au courant de tout. Puis, je reviendrai.
-Tu vas où ?
-Dans le Wyoming.
-En voiture ?
-Non, je vais prendre l’avion. Ce sera plus rapide.
-Maintenant ? »
Le regard de Dean suffit à en connaitre la réponse.
« Je t’y emmène.
-Je viens avec vous aussi. »
Personne ne dit rien. Ils retournèrent auprès de leurs amis. Dean s’excusa au sujet d’une affaire urgente à résoudre. Lisa et Ben promirent de revenir après l’avoir déposé à l’aéroport. Quelques minutes plus tard, la fourgonnette de la famille partait.
***********************************
La journée s’était vite écoulée et la suivante avait bien commencé. Bobby se trouvait toujours aux côtés de Sam. Rufus se renseignait à propos du groupe de vampires. Il ne fallait pas oublier que s’ils décidaient de se venger de la perte de leurs amis tués, l’odeur des deux chasseurs qui était sans aucun doute perceptible par eux les aiderait grandement. Or, cela signifiait que Sam était encore en danger. Et, là, il n’était pas en situation de se défendre.
Le vieux chasseur, assis sur la chaise dans cette pièce beaucoup trop blanche à son goût, sentit son portable vibrer sur la table de chevet. Il l’attrapa et vit que c’était Dean. Il passa sa main dans les cheveux du cadet des Winchester, tout en lui disant :
« Je reviens, Sam. »
Et, il sortit de l’établissement. Il rappela l’aîné des deux frères.
« Oui allo ?
-Dean, tu es arrivé ?
-Oui.
-Je viens te chercher. Je serai là dans cinq minutes. »
*****************************************
Dean se trouvait devant cette porte qui le narguait. Le trajet le menant de Cicero à Pinedale avait été terrible mais, celui de l’aéroport à l’hôpital avait été insupportable. Chaque seconde qui passait revenait pour lui à un véritable calvaire. Et, à présent qu’il se trouvait devant la porte qui le mènerait à son cadet, il était terrifié.
Dans quel état se trouvait-il ? Etait-il revenu intact de son séjour en Enfers ? Combien de temps y était-il resté ? Pourquoi n’était-il pas venu le voir ? Pourquoi avait-il continué la chasse ?
Pourquoi n’était-il pas venu le voir ? Pourquoi n’était-il pas venu le voir ?
Cette question tournait en boucle en vérité dans sa tête. Il se doutait de la réponse : « Tu vis une vie normale et bien tranquille, Dean. Promets-le moi. ». Mais, il n’était pas convenu que ce serait ainsi que cela devait se passer si son frère revenait.
« Dean ? »
À l’entente de son nom, Dean tourna la poignet et entra dans la pièce. Ce qu’il vit le figea quelque peu. Mais, il reprit contenance et s’approcha du lit.
Il passa sa main dans les cheveux de l’alité, ne prononça aucune parole, sachant que sa voix ne porterait pas. Les larmes qu’il avait retenues depuis ces derniers mois, depuis qu’il le savait mort, ravageaient ses joues.
« Sammy…, murmura-t-il. »
Il posa sa tête sur son front. Il le lui baisa. Ses larmes coulaient sur le visage de son frère. Une main caressait ses cheveux tandis que l’autre était posée sur son torse.
« Sammy…, répéta-t-il. »
Bobby se retira de la chambre. Il sortit de l’établissement pour prendre l’air. Sam devait se réveiller, il le devait.
***************************************
Il était seize heures quarante cinq d’après l’horloge murale accrochée derrière le bureau d’accueil. Bobby soupira et retourna d’un pas lent vers la chambre de son neveu. Là, il y trouva l’aîné qui tenait la main de son cadet et qui regardait la télévision.
Sam n’avait pas bougé d’un poil. Le vieux chasseur tira une chaise et s’y assit, de l’autre côté du lit. Il se mit à épier le poste télé.
Rufus entra quinze minutes plus tard. Il salua Dean qui le remercia d’avoir secouru son frère. Il lui raconta en détail sa rencontre avec le cadet.
« Tu les as retrouvés ces enfoirés ? s’enquit l’aîné des Winchester.
-Oui. J’ai une piste. Je ne l’ai pas encore vérifié car, je préfère ne pas être seul sur ce coup-là.
-Je suis partant pour t’aider.
-Dean… tu n’as pas chassé depuis…
-C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Je veux leur faire payer ce qu’ils lui ont fait. Et… »
Mais, un mouvement le coupa. Il se redressa.
« Sammy ? »
Il entendit les deux autres se rapprocher également. Il en était certain, il avait senti ses doigts resserrer leur prise sur sa main. Ce n’était pas grand-chose, un léger chatouillis surement en raison du bras cassé mais, pour lui, c’était tout ce qu’il fallait.
«Sam ? Allez, réveille-toi. Tu peux le faire. »
Comme pour lui répondre, les yeux de Sam se mirent à bouger sous ses paupières et ses doigts bougèrent de nouveau.
Bobby appuya sur le bouton d’appel, à côté de la tête de lit. Dean continuait à encourager son frère.
« Allez, Sammy. S’il-te-plait. »
Celui-ci ouvrit enfin les yeux. Ils rencontrèrent immédiatement ceux verts de son aîné. Alors qu’il voulut parler, aucun son ne franchit ses lèvres. À la place, il sentait quelque chose lui obstruer la gorge. Dean, remarquant son désarroi, lui caressa les cheveux pour le rassurer.
« C’est bon, Sammy. C’est un tube respiratoire. Il te permet de respirer. »
Mais, cela ne le calma pas, au contraire. Le médecin arriva enfin dans la pièce et demanda aux infirmières de faire sortir les chasseurs. Dean ne bougea pas de devant la porte jusqu’à ce que le personnel médical ne sorte de la chambre et ne lui donne des nouvelles de son cadet.
« Messieurs ?
-Comment va-t-il ? s’inquiéta le plus jeune des trois.
-Tout va bien, si l’on peut dire. Il est enfin réveillé, ce qui signifie qu’il est hors de danger, à présent. Nous lui avons apposé une canule nasale. Ses blessures sont en voie de guérison également, bien qu’il ne pourra pas se servir de son bras droit et de sa main gauche, ou du moins, essayer de ne pas s’en servir durant le prochain mois.
-Dans combien de temps pourra-t-il quitter l’hôpital ?
-D’ici la fin de la semaine, je pourrai vous dire s’il est apte ou non à partir. »
Puis, voyant Dean ouvrir la bouche, il rajouta :
« Oui, vous pouvez aller le voir. Il vous a demandé.
-Merci, Docteur. Merci pour tout. »
Il lui serra la main et entra dans la chambre. Une infirmière terminait de bien l’installer. Elle leur sourit avant de quitter la pièce.
Sam était toujours aussi pâle mais, un léger sourire étirait ses lèvres. Dean n’en croyait pas. Il était là devant lui. Quelque chose qu’il avait rêvé encore et encore durant ces trois derniers mois, un songe qui ne s’était pas réalisé à son réveil. Et là, il le retrouvait, vivant.
« Dean…, marmonna Sam, faiblement. »
L’appelé laissa d’autres larmes s’échapper alors qu’il avançait vers le lit. Il étreignit son frère qui resserra sa prise sur lui, comme ses bras le lui permettaient.
« Sammy… »
Il y avait tellement de questions dans ce simple mot. Pourquoi tu ne m’as pas prévenu de ton retour ? Pourquoi as-tu continué la chasse ? Pourquoi tu as voulu absolument rester seul ? Pourquoi ?
Mais, ses réponses ne vinrent pas. Epuisé, Sam s’était endormi dans ses bras. Dean resta dans cette position une minute, deux peut-être. Puis, il le recoucha correctement et lui caressa les cheveux, un sourire illuminant son visage.
"Si tu le croises, dis-lui qu’il est le prochain sur ma liste.
-Tu es en colère.
-C’est un euphémisme.
-Il a aidé. Peut-être plus qu’on ne le pense.
-Facile à dire. Il t’a ramené. Mais Sam ? Et moi ? Où est ma récompense ? Mon frère a fini dans un trou. "

Peut-être qu’il avait enfin eu la récompense qu’il méritait et que Sam méritait tout autant que lui. Il était revenu des Enfers, il était vivant. Et bientôt, ils vivraient de nouveau ensemble. Il ne savait pas encore s’il continuerait la chasse ou non. Mais, ils avaient un mois pour y réfléchir. Et, en attendant, ils iraient chez Lisa. Ils expliqueraient alors à Ben et elle ce qu’il s’était exactement passé. Depuis le début. Ils vivraient normalement un certain temps, ensemble. Ensemble.
Après une dernière caresse, il se retourna vers les deux autres chasseurs qui attendaient. Bobby essuya rapidement ses yeux avec sa manche. Dean sourit un peu plus avant de reprendre un air sérieux.
« On va chasser. On va tuer ces pourritures. Après, on repartira.
-Va y avoir du boulot, fit Rufus, on a pas le lieu où ils se trouvent.
-À trois, on devrait être plus rapides et plus performants. »
Les deux autres acquiescèrent. Ils sortirent tous de l’hôpital et montèrent dans le truck de Bobby.
"On ne peut échapper à son destin, Sam. On est des chasseurs."
Dean voyait la vérité dans ses propos que maintenant, cinq ans après qu’il les ait dits à son cadet. Un chasseur revenait toujours dans son milieu. Il n’y avait pas d’échappatoire, même pour les Winchester.
Surtout pour les Winchester…

To be continued…
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Mar 28 Sep - 1:47
Fic 3


Angel Voice



La nuit s’était doucement refermée sur la paisible ville de Quantico. Tout était devenu étrangement calme depuis que Lucifer et Michael avaient été renvoyés dans les profondeurs de la Terre.
Une légère brise, douce et chaude soufflait dans les branchages comme si de rien n’était. Mais, dans cette nuit calme et sans lune une seule âme perdue errait. Une ombre qui rasait les murs. Un peu comme si tout cela n’avait été qu’une vieille habitude. Il marchait silencieusement, sans regarder autour de lui. Il connaissait sa destination.
Ses cheveux étaient emmêlés et une barbe naissante commençait à lui noircir les joues. Il était fatigué. Avait-il seulement été en pleine forme un jour ? Il chassa au loin cette pensée et s’approcha près de la maison qui retenait à l’heure actuelle toute son attention.
Il gravit le porche et s’avança près de la fenêtre. En passant près de la fenêtre, la lumière du patio se mit à clignoter. Il lui accorda une seconde puis retourna à l’objet de sa présence.
En se penchant vers la vitre, son regard se porta sur lui. Il était là. Si près. Et pourtant si loin. Il aurait voulu avoir le courage de frapper à la porte mais c’était bien au-dessus de ses forces. Et puis, avait-il seulement le droit ? Il était là, assis, en famille. Il semblait avoir, enfin, trouver tout ce à quoi il aspirait depuis des années : une femme, des enfants, une maison. En quelques mots, une vie normale. Il laissa alors un long soupir, résigné, s’échapper de ses lèvres. Il valait mieux, pour chacun d’eux qu’il s’en aille à tout jamais…
Alors l’ombre glissa de nouveau le long des maisons comme elle était venue quelques minutes plus tôt.
Mais, l’homme dans la maison avait vu ou plutôt ressenti cette ombre passer si près de chez lui. Une ombre qui lui avait semblé si familière, pourtant. Il s’était précipité sur le perron.
-Sam ?! Sam ?!
Seul le silence lui répondit. Dean tenta de l’appeler une nouvelle fois, seulement, la nuit s’était déjà refermée sur son mutisme quotidien. Une main se posa sur son épaule.
-Je sais que c’est dur mais ton frère est mort. Il faut que tu l’acceptes pour aller de l’avant.
-Je sais tout ça Lisa. Mais, Sam… Je sens qu’il y a quelque chose… Je ne sais pas ce que c’est ni comment t’expliquer…
-Tu penses qu’il n’est pas mort ?
-Je sais que c’est fou… que ça ne rime à rien… ce que je veux dire c’est que c’est différent de la première fois… je ne ressens pas à la même chose…
-C’est-à-dire ?
-Quand Sam est mort dans mes bras la première fois j’ai senti la vie le quitter. J’ai senti son âme me quitter. J’ai senti que j’étais seul sur Terre. Alors que là, je ne ressens pas ce vide immense.
-Pourtant il a bien sauté dans la bouche des Enfers ?
Dean se frotta énergiquement le visage.
-Oui, je l’ai vu sauter et j’ai vu la bouche se refermer sur lui aussi. Mais…
Elle posa sa main sur son visage. Elle savait combien Dean aimait son frère. Elle ne pouvait qu’attendre que la douleur de son cœur ne s’atténue.

Durant la nuit, Dean enchaîna cauchemars sur cauchemars. Lisa avait appris à vivre avec depuis quelques mois. Elle se contentait de le prendre dans ses bras. Mais, bien souvent les nuits de Dean se finissaient dans sa voiture. Il n’aurait su dire pourquoi mais sa vieille Impala restait son seul chez lui. Comme à chaque fois qu’il était seul, il pleura. Il avait laissé mourir son frère. Son petit frère. Celui qu’il avait promis de toujours protéger. Même au péril de sa propre vie.
Bien sûr, il savait que Sam n’aurait pas voulu qu’il se morfonde mais c’était plus fort que lui. Dans la boîte à gant, il y avait un fond de whisky. Il l’avala d’une traite. Il contempla la bouteille vide. Il n’était pas fier de boire pour oublier. C’était les faibles qui buvaient. Lui n’avait jamais été faible. Alors pourquoi commencer de boire aujourd’hui ? Toute sa vie avait pris un tournant à cent quatre-vingt degrés alors pourquoi pas ses habitudes ?

Sam avait finit par rejoindre un petit motel à la sortie de la ville. Il savait qu’il devrait partir à la première heure pour ne pas être repéré. Comme déphasé, il ôta ses vêtements et se dirigea vers la salle de bain. Elle lui rappela les milliers de motel que lui et son frère avaient côtoyé durant des années. Les mêmes endroits dénués d’humanité. Il ne s’accorda aucun regard dans la glace au-dessus du lavabo, filant directement sous l’eau bouillante de la douche. Le liquide brûlant glissa sur chaque centimètre carré de sa peau meurtrie. Sam resta figé sous le jet durant de longues minutes. Son esprit était embrouillé. Des tonnes de flashes lui revenaient en mémoire mais dans le désordre. Il aurait aimé trouvé un sens à ce qui lui revenait. Seulement, cela n’était pas le cas.
Dans un très long soupir, Sam finit par se laisser choir sur le lit. Une lourde fatigue s’était accumulée sous ses paupières. Il fut rapidement entraîné dans les bras de Morphée.
Au cours de son sommeil, Sam vagabonda dans différents mondes. Réalité. Monde parallèle. Enfer. Tout se superposait.
-Sam ?
Une douce voix murmura à son oreille. Elle l’appelait. Il ne savait pas d’où elle venait.
-Qui êtes-vous ?
-Sam ?
La voix continua de murmurer son nom. C’était doux et chaleureux.
-Que me voulez-vous ?
Un petit rire cristallin résonna doucement dans le néant. Elle ne semblait pas lui vouloir de mal. C’était presque comme une berceuse.
-Sammy…
Le jeune homme ne répondit pas à cette dernière phrase. Tout ce qu’il savait c’est qu’il se sentait bien. Comme protégé. Une ombre passa près de lui. C’était comme une légère brise douce et chaude. Puis, à nouveau la voix cristalline résonna.
-Une souris verte… lalalala… Je l’attrape par la queue… lalala
Des rires enfantins tintèrent doucement autour de lui.
-Sammy, joue encore avec moi ! Une souris verte…
La comptine reprit une nouvelle fois. Il avait maintenant l’impression qu’un enfant s’amusait à courir autour de lui.
-Sammy ! Encore ! Encore ! Chante avec moi s’il te plaît !
Cette fois, l’enfant lui tenait la main. Seulement, il n’arrivait pas à distinguer son visage. Et la chanson recommença.
-Une souris verte. Qui courait dans l’herbe… Lalalalala…
L’enfant semblait véritablement heureux d’être auprès de lui. C’était comme s’il le connaissait depuis toujours. Étrange…
-Allez Sammy, chante encore ! J’aime quand c’est toi qui chante et me raconte des histoires de chasses !
Des histoires de chasses ? Comment pouvait-il savoir ?

En se réveillant, Sam s’interrogea sur son étrange rêve. Il pensa d’abord qu’il avait tout simplement revécu une scène de son enfance et que l’enfant ne pouvait être que son frère Dean. Mais, très vite, il réfuta cette idée. Dean était plus vieux que lui. L’enfant de son rêve avait cinq ou six ans au plus. Lui était bien trop petit, à cette époque pour chanter des comptines à son frère aîné. Néanmoins, cet enfant lui rappelait étrangement Dean à l’appeler Sammy tout le temps. Il avait horreur de ce surnom et pourtant, aujourd’hui, ça lui manquait terriblement. Il passa sa main dans ses cheveux ébouriffés et s’aspergea d’eau fraîche pour finir de se réveiller.
Il devait repartir. Plus, il restait et plus il risquait de tomber sur Dean. Et Sam savait pertinemment que s’il croisait le regard de son aîné, il lui serait difficile de sortir de la vie de son frère sans lui causer une immense peine. La mort bien que douloureuse était une fin inévitable et qu’on finissait toujours par surmonter tôt ou tard. Alors que partir en disant « je sors de ta vie » était une toute autre fin. Une fin avec des points de suspension… Bien plus difficile à accepter et surtout à surmonter.

Dean avait du mal à se reconstruire. Pourtant, il avait tout ce dont il avait besoin. Et pourtant, l’absence de Sam laissait un trou béant dans son cœur. Un creux que nul ni personne ne pourrait combler.
Deux coups contre la porte d’entrée ne suffirent pas à le sortir de ses rêveries. Lui pourtant si aguerri était entrain de laisser tous ses dons s’échapper par la petite porte de la douleur. Lisa ouvrit. Son sourire s’amplifia sur ses lèvres lorsqu’elle reconnut son visiteur.
-Bonjour Bobby. Merci d’être venu.
Il déposa un baiser sur sa joue pour la saluer.
-Tu n’as pas à le faire. Dean est comme mon propre fils.
Elle hocha la tête et tous d’eux entrèrent dans le salon. Dean était affalé dans le canapé, une bière à la main. Ben jouait avec des jeux de construction, mélangés à ses devoirs, à ses pieds. Dean ne regardait même pas l’enfant. Son esprit était perdu à des milieux de kilomètres. Dans une vie où plus rien ne semblait avoir d’importance. Lisa et Bobby le contemplaient sans vraiment savoir quoi dire ni quoi faire. Il n’avait pas imaginé que son ami puisse être aussi mal. Il s’apprêtait à s’avancer pour le saluer lorsque Ben interrogea Dean.
-Dean, tu as bien un frère ? Dis qu’est-ce que ça fait d’avoir un frère ?
Lisa allait empêcher son fils de poser ses questions à Dean lorsque Bobby l’arrêta. Il secoua négativement la tête comme pour lui signifier qu’elle ne devait pas intervenir. La question restait innocente.
Dean leva son regard sur Ben qui se tenait droit devant lui, un livre scolaire dans la main. Ses yeux d’enfant étaient animés de curiosité.
-Oui, j’ai un frère. Il s’appelle Sam.
-Et où est-ce qu’il est ?
Lisa s’apprêtait, à nouveau, à bondir sur son petit garçon lorsqu’une seconde fois la main de Bobby retint son poignet. Il secoua la tête. Lisa semblait affolée de la situation, pourtant Bobby restait serein. Ils reportèrent leur attention sur Dean et Ben.
-Je ne sais pas. Il a disparut.
-Vous vous êtes disputés ?
-Oh là oui, de très nombreuses fois. Sam et moi sommes très souvent en désaccord mais on s’adore plus que tout au monde.
-Alors, il reviendra, j’en suis sûr !
Dean esquissa un sourire, tout en caressant la tête de l’enfant. Il n’aurait su dire pourquoi mais ses paroles innocentes avaient suffit à lui redonner du baume au cœur. Comme il aurait aimé avoir encore les pensées si simples d’un enfant.
-Salut, Dean.
Le jeune homme se retourna vers son interlocuteur. Sa voix avait suffit à lui rappeler son frère et tout leur passé.
-Salut Bobby. Qu’est-ce que tu fais là ?
-Je passais dans le coin alors j’ai voulu venir te saluer.
-Tu ne passes jamais par hasard Bobby. C’est Lisa qui t’a demandé de venir ?
La jeune femme sentit tout son corps se raidir. Elle avait souvent tendance à oublier que son compagnon était difficile à berner. Elle esquissa un sourire pour répondre à Dean.
-Je ne t’en veux pas. Je sais que je ne suis pas facile à vivre en ce moment.
-Je veux juste que tu ailles mieux, Dean. J’ai pensé que Bobby pourrait t’y aider vu que je n’y parviens pas moi-même.
Il hocha la tête. Bobby s’approcha de son ami et le prit dans ses bras. Il savait qu’il n’était pas très friand d’accolades mais contre toute attente, Dean ne bougea pas. Au contraire, il avait plutôt l’air content de sa visite.
-Allons faire un tour Dean.
Les deux hommes s’éclipsèrent. Durant de longues minutes, un silence s’installa entre eux. Les Winchester n’avaient jamais été très loquaces. Un instant, ses pensées vagabondèrent dans leur passé. Cette famille avait été totalement décimée. Aujourd’hui, il ne restait que du malheur alors qu’ils avaient les uns comme les autres combattu le mal.
Il y avait d’abord eu Mary. Puis, Jess, la petite amie de Sam. Ensuite, John pour sauver la vie de Dean. Puis à son tour Dean pour sauver Sam. Et maintenant Sam pour tous les sauver. Il ne restait rien. Plus rien. Sauf de la désolation pour le dernier survivant : Dean. Seul, après avoir perdu tous les siens, que devait-il faire ?
-Tu sais, Dean, il faut que tu fasses ton deuil…
-Et c’est toi qui me dis ça ! Après tout ce qu’on a vécu Bobby !
-Dean… Les créatures surnaturelles ont définitivement quitté la terre. Il n’y a plus rien que tu puisses faire pour ramener Sam.
-Qu’est-ce que tu sous-entends ?
-Dean, ne me prends pas pour le dernier des idiots ! J’étais là quand tu as pactisé avec le diable en lui vendant ton âme pour sauver celle de Sam ! Je t’en prie, je suis bien placé pour savoir ce que vous avez vécu au fil des années ! Alors je t’en supplie arrête de jouer cette comédie ! Avec moi, tu ne donnes pas du tout le change ! Je sais que tu mijotes un truc !
-Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?! Tu viens toi-même de le dire, il n’y a plus d’esprits.
Bobby s’arrêta et observa Dean.
-Alors tu as déjà essayé…
Les derniers mots de Bobby n’avaient pas été une question mais une simple phrase. Bien évidemment qu’il avait testé toutes les incantations qu’il y avait dans le journal de John. Bien sûr qu’il avait fait appel au diable pour lui revendre son âme. Comment aurait-il pu en être autrement…
-Je suppose que tous tes appels sont restés vains ?
Dean ne répondit pas. Il n’y avait plus rien. Tout avait été emporté par la bouche des Enfers lorsqu’elle s’était refermée. Le seul point positif était que le sacrifice de son frère n’avait pas été inutile.
-Bon sang Dean, mais à quoi tu penses ?!
-A quoi je pense ?! Je n’arrive même pas à croire que tu me poses la question Bobby ! C’est mon petit frère !
Bobby ne trouva rien à répondre. Il se contenta de se taire, attendant que son ami ne se calme.
-Alors tu penses que Sam est encore en vie ?
Dean ravala sa colère. Après tout, Bobby n’était pas responsable de ce qui s’était passé. Il avait failli lui aussi ne pas revenir d’entre les morts. Il s’appuya contre un banc et son regard se perdit dans la rue. Quelques voitures défilaient.
-Quand Sam est mort la première fois, je suis resté des heures auprès de lui en cherchant une solution pour qu’il revienne. Il était mort dans mes bras. J’avais entendu son dernier souffle, le dernier battement de son cœur. J’ai ressenti la vie qui l’abandonnait et surtout l’immense vide qui s’était créé en moi. C’était comme un trou gigantesque au fond de mon corps. Alors que là, je ne le ressens pas. Je ne sens pas son absence.
-C’est peut-être parce que tu ne l’as pas complètement vu mourir. La première fois comme tu dis, tu le tenais dans tes bras et tu as su que c’était fini alors que dans ce cas là tu n’as pas eu cette transition. C’est normal…
-Non !!! Mais pourquoi personne ne comprend !
Dean laissa tout son poids retomber sur les paumes de ses mains posées sur le dossier du banc. Son regard venait maintenant mourir dans l’herbe verte, sous ses pieds. Une voiture passa à leur hauteur et remonta la rue. Dean ressenti comme une douleur à la poitrine.
-Sam ?!
Il releva rapidement les yeux mais la voiture était déjà entrain de tourner au coin de la rue. Dean se mit à courir comme un forcené après elle. Seulement, il n’était qu’un humain. Il ne pouvait pas la rattraper.
Bobby l’observa totalement incrédule. Il se lança à la poursuite de Dean une fois la surprise passée. Après quelques mètres, il le trouva assis sur un rocher, le visage entre les mains. Tel un père, Bobby posa sa main sur son épaule. Il resta silencieux. Qu’aurait-il pu ajouter ?

Dans la voiture, Sam réajusta son rétroviseur. Non, c’était impossible. Dean ne pouvait pas savoir qu’il était encore en vie. Pourtant, c’était bien lui qu’il avait vu courir après sa voiture. Il secoua rapidement la tête pour chasser cette autre vie de son esprit. Il devait aller de l’avant. Tourner la page. Pour le bien de son frère mais aussi le sien.
Les kilomètres défilèrent durant des heures sous les pneus de la Volvo grise. Sam ne faisait presque pas attention à la limitation de vitesse, son obsession étant de rouler et rouler encore et toujours plus loin pour ne plus revoir le visage dévasté par la douleur de son frère. Il savait que Dean serait démoli après son sacrifice. Pourtant, il n’avait pas hésité une seule seconde en sautant dans la bouche après avoir repris le contrôle sur Lucifer.
Sam ne savait pas où il voulait se rendre. Il n’avait rien. Ni maison, ni famille, ni amis. Il ne lui restait que lui-même et c’était déjà trop à son regard. Il observa, une seconde, la paume de sa main. Elle tremblait. Il s’arrêta sur le bas côté. Depuis combien de temps roulait-il, maintenant ? Le soleil commençait déjà à décliner sur les collines en face de lui. Il s’inquiéta de la jauge d’essence à ce moment-là. Le voyant s’allumait par intermittence.
-Quel idiot Sam !
Heureusement pour lui, la prochaine ville n’était qu’à une poignée de kilomètres. Il s’arrêta à la station essence pour faire le plein de carburant mais aussi acheter de provisions de nourriture. Il n’avait pas très faim et le petit magasin ne semblait avoir que des cochonneries en tout genre. Il opta pour un club sandwich et une bouteille d’eau. À la caisse, il aperçut des pommes. Il décida d’en prendre quelques unes. Puis, son regard fut attiré par des bonbons. Dean en était friand. Malgré lui, Sam esquissa un sourire et en ajouta à ses courses. Le repas serait une fois de plus très équilibré… Dans une société de consommation qui prônait l’alimentation saine pour éviter des problèmes de santé, Sam semblait être à des années lumières de ces soucis matérialistes. Néanmoins, il avait conscience qu’il vivait mal.
-Excusez-moi, est-ce qu’il y a un motel dans la ville ?
-Vous en trouverez un quelques mètres après la prochaine intersection.
-Merci, ajouta-t-il pour les courses et l’information.
Il tenta de sourire mais les muscles de son visage étaient crispés.
Il remonta dans sa Volvo et trouva le motel en question. Il y avait trois véhicules sur le parking. Comme d’habitude, des gens de passage, pour un jour ou un mois, cela dépendait. Il réserva une chambre avec une fausse carte de crédit. C’était devenu une véritable deuxième peau. Il était constamment une autre personne. À tel point que bien souvent il oubliait qu’il était Sam Winchester.
Sam ouvrit ses provisions et alluma la télé. Le bruit de la boîte à image parvenait un temps soit peu à mettre en sourdine les voix de sa tête qui ne cessait de lui dire de retourner auprès de son frère.
Il alluma la lumière et en passant sa main près de l’ampoule, le faisceau clignota. Cette sensation s’était déjà produite lorsqu’il s’était approché du perron de Dean. Il renouvela l’expérience. À nouveau, la lumière vacilla. Sam scruta minutieusement sa main comme à la recherche du truc qui faisait que, mais ne le trouva pas. Toujours perplexe, il recommença. Cette fois la lumière ne bougea. Il laissa alors un profond soupir de soulagement s’échapper de ses lèvres, avant de ne s’abandonner sur le lit. L’espace d’un instant, il avait cru que peut-être tout n’était pas finit. Après tout, il avait du sang de démon qui coulait dans ses veines. Non, impossible que ce soit encore le cas, tous les êtres surnaturels avaient disparut. Il l’avait vu. Pourtant, lui, il était encore là. Pourquoi ?
-Cette sensation passera avec le temps. C’est un contre coup de ta résurrection des Enfers.
Surpris, Sam fit volte-face à son interlocuteur mais ses muscles se détendirent lorsqu’il reconnut son visiteur.
-Que fais-tu ici Castiel ?
-Je suis venu pour te convaincre d’aller voir ton frère.
-Castiel, il me semble que j’ai été clair à ce sujet. Dean est bien plus heureux sans moi.
-C’est ce que tu penses toi, mais tu pourrais lui laisser le choix.
Le regard de Sam s’anima d’une profonde colère et Castiel regretta l’espace d’une seconde d’être venu. Il décida de changer de conversation.
-Comment vas-tu Sam ?
Le visage du cadet des Winchester laissa place à une peine insoutenable.
-Outre les picotements dans la main et cette capacité à faire danser la lumière.
-Est-ce que tu ressens d’autres choses ?
Sam le contempla de manière incrédule. Castiel précisa sa pensée en lui demandant s’il ressentait des choses étranges.
-Tu me demande, à moi, si je ressens des choses étranges ??!! Castiel, je suis né étrange, alors ne viens pas me parler d’étrangeté, s’il te plaît.
Castiel garda le silence. La réaction à cran de Sam lui prédisait qu’il se passait effectivement des phénomènes peu conventionnels. Il attendit que le jeune homme se livre enfin à lui.
-J’ai des flashes bizarres qui me reviennent en mémoire. Mais, ils sont comme dans le désordre et je ne comprends pas ce qu’ils signifient.
-Que vois-tu dans tes flashes ?
-Je ne sais pas vraiment… Je vois des flammes… Des visages horrifiés…
Castiel l’interrompit en posant sa main sur son épaule.
-Tu n’as pas à t’en faire pour ça. Les images vont s’estomper avec le temps. Lucifer est resté dans ton corps un certain moment. Ton corps a simplement imprégné certaines scènes de sa mémoire. Elles disparaîtront dans quelques temps. Tout ira bien, Sam. D’autres choses ?
Sam repensa à cet enfant qui venait le voir dans chacun de ses rêves mais il préféra ne rien dire à Castiel. Après tout, ce n’était probablement qu’un rêve.
Castiel ne tenta pas de convaincre Sam de parler à son frère. Il avait compris en venant lui rendre visite que le jeune Winchester n’était pas encore prêt à affronter ses démons. Il lui laisserait donc sa période de réflexion.
-Tu sais où me joindre Sam, si tu as besoin de moi. N’hésite pas.
Sam hocha la tête en guise d’affirmative. Castiel s’apprêtait à partir lorsque Sam le retint une seconde.
-Castiel. Je voulais te dire… Merci pour tout ce que tu as fait pour Dean…
L’ange se contenta de sourire puis disparut.
Comme pour chasser toutes les questions que Castiel avait éveillées en lui, Sam glissa sous le jet brûlant de la douche. L’eau coulait sur ses longues mèches brunes les laissant pendre devant ses yeux fatigués. Il se savonna énergiquement. Il devait se secouer. Il ne pourrait pas fuir et se cacher toute sa vie. Il devait reprendre le cours de son existence. Qui sait, pourquoi pas continuer ses études de droit ? Il n’était pas encore vieux pour ne plus aller à la fac ! Il avait un bon dossier scolaire, peut-être sa fac accepterait-elle de le reprendre ?
Revenant dans la chambre, il sortit son ordinateur portable et se connecta au réseau wi-fi du motel. Ses doigts en suspends au-dessus du clavier il hésitait à entrer ses identifiants pour se connecter à sa messagerie internet.
Lorsque la boîte mail s’ouvrit, il y avait des centaines de messages en attentes de réponses. Mais, il réalisa très vite que les trois quart d’entre eux étaient du même auteur : Dean Winchester. Les dates d’envois étaient toutes situées après la fin. Sam se demanda s’il était opportun de les lire. Dean devait continuer de le penser mort. Pourtant tous ces emails constituaient des sortes d’appels. Sam se décida à les consulter.
Étrangement, Dean se confiait dans ses messages comme on aurait pu le faire dans un journal intime. Il lui racontait jour après jour combien il lui était difficile de croire qu’il était mort et de vivre en se disant qu’il avait peut-être besoin de lui quelque part. Il se faisait d’innombrables reproches. Des reproches qui n’avaient pas lieu d’être pour Sam.
Il fallut une bonne heure à Sam pour lire tous les mails de Dean. Un goût amer lui restait à présent dans la gorge. Il avait davantage causé de mal en jouant les morts. Mais, son aîné avait compris ce qu’il se passait même s’il ne savait pas exactement de quoi il en retournait. On avait en effet ramené Sam à la vie.
-Qu’est-ce que je dois faire maintenant ? Dean est persuadé que je suis en vie et le connaissant, je suis sûr qu’il ne cessera de remuer ciel et terre pour me retrouver…
Il s’allongea sur le lit, les deux mains derrière sa nuque. Les yeux fixant le plafond, il accepta de glisser lentement dans les limbes d’un sommeil qu’il espéra salvateur…

Dean et Bobby rentrèrent à la maison où Lisa et Ben les attendaient pour dîner. Elle avait préparé à manger, du poulet frit et des frites. Le repas favoris de son fils. Il était ravi de pouvoir manger avec les doigts.
Comme chaque soir, Dean n’avait pas très grand appétit. Lisa le regarda avec peine. Elle aurait tant aimé faire quelque chose. Bobby surpris le regard de la jeune femme sur son compagnon et décida de briser le silence.
-C’est délicieux Lisa ! C’est de loin le meilleur poulet frit que j’ai mangé de toute ma vie ! N’est-ce pas Ben ?
-Tu l’as dit Bobby ! Maman est un vrai chef ! Hein Dean ?
-Oui, tu as raison, répondit-il dans un demi-sourire de circonstance avant de ne goûter au poulet.
-Dean, qu’est-ce que ta maman vous faisait à ton frère et toi pour dîner ?
La question était innocente de la part d’un enfant mais Lisa sentit une fois de plus son sang se glacer dans ses veines.
-Tu sais, Ben, ma maman est morte quand j’étais très jeune.
-Ah bon ? Mais t’avais quel âge ?
-J’avais cinq ans.
-Et ton frère ?
-C’était encore un bébé. Il avait tout juste six mois.
-Ça veut dire qu’il ne se souvient pas de sa maman alors ?
Dean hocha la tête en signe de négative. L’enfant se tourna alors vers sa mère et lui tendit un large sourire.
-J’ai beaucoup de chance, tu vois maman car je t’ai encore.
-Et j’espère bien pouvoir rester dans ta vie encore très longtemps.
Lisa se pencha sur son enfant pour l’embrasser.

Dean était sorti sur le perron pour observer la nuit sans lune qui les enveloppait de sa noirceur. Elle était semblable à son état d’esprit. Il s’accouda au pilier et ne pensa plus à rien.
Bobby s’approcha de lui. En silence, il tira un vieux paquet de cigarettes de sa poche. Il en extirpa une qu’il s’empressa d’allumer. Après une longue bouffée, il se décida à briser le silence.
-Que comptes-tu faire maintenant, Dean ?
Mais le jeune homme garda le silence. Il ne lui restait qu’une chose à faire… Retrouver Castiel… Lui, seul, pourrait lui en apprendre plus sur Sam…
-Qui te dit que Castiel est encore ici ?
-Rien mais c’est la dernière chance qu’il me reste pour savoir ce qui est véritablement arrivé à mon frère.
Bobby s’accouda sur la rambarde et contempla la rue déserte. Sa cigarette était entrain de se consumer toute seule.
-Je t’accompagne.
-Tu n’es pas obligé…
-Dean, Sam et toi vous êtes ma seule famille et j’ai promis à votre père de veiller sur vous, alors je viens avec toi.
Dean esquissa un sourire comme pour le remercier de son aide. Puis, il lui indiqua la cigarette. Bobby la contempla une seconde. Elle était entrain de s’éteindre toute seule alors qu’il n’en avait tiré qu’une bouffée.
-Il y a des habitudes difficiles à perdre…
Dean hocha la tête dans un petit sourire de compréhension. Il avait beaucoup de défauts mais il était vrai qu’il n’avait pas celui-là.

Sam était à nouveau plongé dans le même rêve. Il faisait beau mais il ne savait pas où il se trouvait. Pourtant, il avait l’impression que le lieu lui était familier. Il avait du mal à distinguer les formes. L’excès de lumière l’éblouissait. Mais, une chose lui était sûre, il l’entendait…
-Une souris verte… Qui courait dans l’herbe… Je l’attrape par la queue… Je la montre à ces messieurs… Ces messieurs me disent… Trempez-la dans l’huile… Trempez-la dans l’eau… Ça fera un escargot tout chaud !
Sam s’avança près de l’enfant. Il n’arrivait toujours pas à distinguer son visage. En fait, il réalisa qu’il ne savait pas non plus s’il s’agissait d’un petit garçon ou d’une petite fille.
-Comment t’appelles-tu ?
L’enfant s’arrêta de chanter et l’observa silencieusement. Sam avait mis sa main en visière pour essayer de distinguer les traits de l’enfant. C’est alors que le petit être s’approcha de lui. Doucement, il lui prit la main et la lumière s’atténua lentement. L’enfant ouvrit alors la bouche.
-Je m’appelle Sam.
À cet instant, Sam découvrit le visage d’une fillette aux cheveux longs et châtain clair. De grands yeux verts illuminaient son visage d’enfant. Sam restait totalement incrédule.
-Tu t’appelles Sam, répéta-t-il ?
-Oui, mais tout le monde dit Sammy.
La coïncidence des prénoms était plus qu’étrange. Serait-il possible que cette petite fille soit une version de lui comme pour l’aider à trouver sa voie ?
-Pourquoi es-tu là ?
-Et toi Sam, pourquoi t’es là ?
Sam resta bouche bée une fois supplémentaire. Mais, la petite Sammy ne voulait pas discuter. Elle tira sur sa main pour qu’il la suive. Elle voulait jouer avec lui tout simplement. Complètement déboussolé, Sam la suivit. Elle entonna une nouvelle fois sa comptine.
-Tu chantes toujours la même chanson ?
-C’est toi qui me l’a apprise.
-Ah bon ? Mais quand ?
Sammy ne répondit pas à sa question. Elle était à nouveau partie dans ses jeux d’enfant. À ses pieds, il y avait des sceaux et des pâtés de sable. Sam se pencha et commença à remplir un premier sceau à l’aide de la petite pelle. Ensuite, il le retourna à côté des autres piliers du château. La petite Sammy parut ravie de son aide. Elle continuait de chanter la même comptine et Sam s’en amusa. À son tour, il chanta avec elle.
Il ne savait nullement qui était cette enfant mais il se sentait heureux auprès d’elle. Il avait la sensation de n’être plus qu’une plume.

Bobby attendait dans la vieille Impala. Dean était sur le perron avec Lisa. Elle essayait de contenir ses larmes mais c’était plus fort qu’elle. Lisa ramassa la dernière du revers de sa main tout en resserrant autour de ses reins les pans de son gilet beige. Dean posa ses phalanges sur sa joue.
-Je te demande pardon, Lisa.
-Non. Tu as besoin de savoir ce qui est arrivé à ton frère. Je comprends, ne t’en fais pas. C’est juste que tu vas me manquer et que ta quête m’inquiète un peu.
-Je serai prudent.
Elle hocha la tête doucement alors que ses larmes continuaient de rouler le long de ses pommettes avant de ne s’écraser sur le sol.
-Reviens vite.
Il déposa un baiser sur ses lèvres. Puis, il rejoignit Bobby dans sa Chevrolet. Celui-ci ne souffla mot.
-Tu sais où trouver Castiel ?
-Je vais retourner là, où nous avons refermé la bouche des Enfers.
-Qu’est-ce qui te dit que Castiel pourra nous aider, s’il est toujours sur Terre ?
-Il t’a ramené. Je me dis qu’il a peut-être également ressuscité Sam.
-Pourquoi ne nous aurait-il rien dit dans ce cas ?
-Je ne sais pas. Mais, je suis persuadé que Sam est en vie…
-Dans ce cas, pourquoi n’est-il pas venu te voir ?
Dean resta silencieux. Cette question, il se l’était posé des milliers de fois au cours de ses nuits sans sommeil. Il avait pourtant toujours refusé de croire en l’évidence. Sam ne pouvait être mort. S’il n’était pas venu c’était pour une autre raison. Une raison dont il ignorait tout. Il devait savoir. Il en avait besoin.

Lorsque Sam se réveilla, il s’interrogea sur son rêve. Qui était cette mystérieuse petite Sammy et que faisait-elle dans son subconscient ? Il n’avait aucun souvenir d’une rencontre avec elle, par le passé. Pourtant, elle avait l’air tellement réel. Il secoua la tête pour chasser ses pensées. Ce n’était qu’un simple rêve et rien d’autre.
Il devait reprendre la route. Il s’apprêtait à éteindre son ordinateur lorsqu’il vit un nouveau message dans sa boîte mail. Il s’agissait d’une réponse de son ancienne université. Il lui annonçait qu’ils seraient très fier de pouvoir le compter parmi leurs futurs élèves et le directeur l’invitait à un rendez-vous afin d’évaluer son niveau et de parler des modalités habituelles d’inscriptions. Un sourire de satisfaction se dessina sur ses lèvres.
Sa prochaine destination serait donc Stanford !

Lorsque Dean et Bobby arrivèrent sur les lieux, tout leur parut « normal ». La vie semblait avoir reprit son cours comme si rien de tout cela n’avait existé. Comme si ces cinq dernières années à traquer les démons avec son frère n’avaient jamais existé. Comme si… comme si…
-C’est comme si mon frère n’avait jamais existé…
-Dean, ne pense pas ce genre de truc. Tu sais bien que c’est faux.
-Il a parfaitement raison, Dean. Tu ne devrais pas avoir de telles pensées. Sam a contribué à cette sérénité.
La voix qu’il venait d’entendre était comme un son du passé. Il se retourna pour faire face à son interlocuteur. Vêtu d’un costume cravate surmonté d’un imperméable beige au style Colombo, il ne lui manquait plus que les longues ailes sombres pour parfaire le tableau.
-Castiel.
-Bonjour Dean. Bobby.
-Salut Castiel. Tu es toujours dans le coin à ce que je vois.
-Disons, que je reste pour protéger la bouche des Enfers.
-Je croyais que tout était fini ?
-C’est le cas. J’ai un rôle de gardien, c’est tout.
Castiel avança vers l’endroit où Sam avait disparut quelques mois plus tôt. Il se rappela cette longue nuit, après le drame.
Dean avait voulu sauter dans le trou pour sauver son frère mais la bouche s’était immédiatement refermée après le sacrifice de Sam. L’aîné avait creusé à main nue le sol alors que ses larmes commençaient à se déverser sur son visage. Mais, bien vite il réalisa que cette fois… Oui cette fois… Tout était bel et bien terminé. Castiel avait ensuite ramené ses deux amis à la vie. Dean s’était contenté de rester silencieux avant de ne gagner son Impala et de rouler durant de longues heures.
Castiel avait toujours su que Dean reviendrait.
Les deux hommes s’affrontaient du regard, maintenant.
-Je sais pourquoi tu es là, Dean. Seulement, je ne peux pas te répondre. Je n’en ai pas le droit.
-Alors Sam est en vie ?
-Je n’ai jamais dit cela. Je t’ai simplement indiqué que je ne pouvais pas répondre à tes questions. Je suis désolé, mais tu es venu jusqu’ici pour rien.
-Pourquoi personne ne veut m’aider à retrouver Sam ?!
-Dean, toi et ton frère aviez conscience des enjeux. Sam l’a accepté. Tu dois aussi l’accepter.
Dean sentit la colère bouillir à l’intérieur de son corps. Il était révolté. Révolté de se sentir aussi seul.
-Dean, la seule chose que je sois en mesure de te dire est que tu dois continuer d’avancer. Tu dois, maintenant vivre ta vie. Tu t’es sacrifié toute ton existence. Il est l’heure de profiter d’un repos bien mérité. Tu devrais rejoindre la femme que tu aimes et oublier un temps soit peu…
-Jamais je n’oublierai mon frère !
Sur ces derniers mots, Dean tourna les talons. Bobby n’ajouta rien et se contenta de remercier Castiel d’être venu à leur rencontre. Les deux hommes roulèrent durant quelques kilomètres sans se parler ni sans savoir où aller.
Dean était frustré. Castiel était l’ange qui lui avait rendu la vie et qui n’avait cessé de l’aider. Alors pourquoi lui refusait-il une dernière fois son aide ?
Au bout d’un moment, il réalisa que peut-être Castiel avait-il raison. Sam ne souhaitait visiblement pas que son frère le retrouve. Le motif ? Il l’ignorait. Mais, une chose lui était certaine, lui et Sam se retrouveraient. C’était inévitable. Il se gara alors sur le bas côté et fit demi-tour.
-Qu’est-ce que tu fais Dean ?
-Je rentre chez moi…
Bobby n’ajouta rien. C’était une bonne décision. La seule qui s’imposait véritablement. Il en fut satisfait pour Dean.

Sam gara sa Volvo sur le parking réservé aux visiteurs. En cinq ans, rien n’avait changé. Les étudiants riaient et se massaient en divers endroits de l’enceinte universitaire pour étudier en petit groupe ou tout simplement rire. Il prit une profonde inspiration. Il avait acheté pour l’occasion un costume afin d’être présentable. Il se sentait en confiance. Dans son environnement. Il était Sam Winchester. Le nouveau Sam.
L’entretien avec le directeur ne fut qu’une simple formalité. Sam était un élève brillant et il était extrêmement fier que Sam soit à nouveau l’un de ses étudiants. Ils se saluèrent chaudement en se donnant rendez-vous au prochain semestre.
Le jeune homme prit une grande bouffée d’oxygène en sortant sur le parvis de l’établissement. Il était pour la première fois depuis des années, heureux.

La voiture de Dean se gara dans la rue, devant la maison de Lisa. La jeune femme ne tarda pas à sortir en entendant le rugissement de l’Impala. Doucement, un peu comme un enfant pris en faute, Dean s’approcha d’elle. Il ne savait pas vraiment comment s’excuser de son attitude. Mais, Lisa ne lui laissa pas le temps de prononcer un seul mot. Elle l’entoura de ses bras et le serra contre elle aussi fort qu’elle le pouvait. Il se contenta de s’abandonner à son étreinte tout simplement. Ils étaient juste heureux de se retrouver. Bobby les observa de loin. En croisant son regard, elle compris que Dean n’avait rien trouvé de plus sur Sam. Ben sortit à son tour.
-Dean ! Tu es revenu !
Dean s’approcha du petit garçon et le souleva dans ses bras. Bobby en profita pour s’approcher de la jeune femme.
-Vu le regard triste qu’il a encore, je suppose que sa quête n’a rien donné ?
-Non. Castiel n’a rien voulu lui dire.
Elle hocha la tête sommairement.
-Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?
-Il va essayer de vivre sans Sam.
-Tu penses qu’il y est prêt ?
Bobby soupira longuement. Il n’en savait rien. Il l’espérait.
-Et toi, que vas-tu faire ?
-Je vais rester dans le coin quelque temps au cas où il aurait besoin de moi.
Lisa le remercia avant d’aller rejoindre Dean et Ben. Elle se sentait soulagé de le savoir rentré à la maison. Elle espérait maintenant qu’ils pourraient vivre tout simplement leur vie.

Soulagé d’avoir retrouvé un sens à son existence, Sam s’était allongé sur son lit les deux mains croisées derrière sa tête. Il commençait à faire des projets d’avenir. Peut-être parviendrait-il enfin à trouver la paix intérieure ?
Lorsque Sam ferma les yeux, son esprit vagabonda jusqu’à la même petite fille qui ne cessait de revenir encore et encore dans tous ses rêves.
-Une souris verte… lalalalala…
-Tu ne voudrais pas que je t’apprenne une autre chanson Sammy ?
La petite fille le regarda l’air interrogateur. Puis, elle se mit à rire.
-Mais tu n’en connais pas d’autre Sam !
Le jeune homme réfléchit une seconde et réalisa qu’effectivement, il ne connaissait pas d’autre comptine. Il lui fit, alors, la promesse de lui en apprendre une autre très prochainement.
-Qui sont tes parents, Sammy ?
-Et toi, Sam, où est ta famille ?
Comme à chaque fois qu’il tentait d’en savoir plus sur elle, elle détourna la conversation vers une nouvelle. Il se contenta de continuer à la pousser sur sa petite balançoire. C’était comme un moment privilégié qu’il vivait avec cet enfant.
Mais dès qu’il sortait des bras de Morphée il ne pouvait s’empêcher de penser à la petite Sammy. Il avait tellement l’impression de la connaître…

Quelques jours après sa rentrée, Lisa s’approcha de Dean. Elle avait quelque chose à lui dire.
-Tu as l’air bien grave.
-Tu veux bien t’asseoir s’il te plaît. Depuis qu’on est de nouveau ensemble, il s’est passé pas mal de chose et on n’a pas souvent eu l’occasion de parler de nous, de notre avenir et de comment on voulait voir notre relation évoluer.
-Oui, mais on a tout le temps pour ça.
-En fait, pas tant que ça…
-Qu’est-ce que tu veux dire ? Je ne comprends pas, Lisa.
La jeune femme vint s’asseoir près de lui. Tendrement, elle lui prit la main et les contempla quelques secondes en silence. Elle tenait énormément à lui.
-Lisa, tu peux tout me dire, tu sais.
Elle hocha la tête. Elle le savait.
-J’ai peur que ce ne soit pas le bon moment avec ce que tu as vécu avec ton frère. Et…
-Lisa, si tu me disais plutôt ce qui te tracasse.
-Je suis enceinte.
Dean resta une seconde bouche bée et Lisa attendit le verdict avec une certaine appréhension.
-Je sais qu’on n’en a jamais parlé et je comprends que ça ne tombe pas vraiment à un moment propice avec ce qui est arrivé à Sam.
-Lisa, Lisa, attends.
Elle releva la tête sur son compagnon. Il avait les yeux brillants.
-C’est une super nouvelle ! Je vais être papa !
-Alors tu n’es pas en colère ou…
-En colère ? Mais non, bien sûr que non ! Lisa, on va avoir un bébé ! C’est génial !
-Tu es content, alors ?
-Bien évidement !
Lisa laissa alors sa joie éclater et se jeta dans les bras de Dean. Elle était heureuse qu’il le prenne aussi bien. Mais, une fois dans les bras de Lisa, le sourire de Dean s’effaça. Un enfant… Il ne s’attendait pas vraiment à devenir père, maintenant voire un jour… Lui qui n’avait jamais su protéger son frère, comment pourrait-il prendre soin d’un si petit être ?
Il avait délibérément fait le choix de cacher ses sentiments à Lisa. Elle était heureuse et elle méritait ce bonheur. Il ne savait nullement combien de temps il serait en mesure de donner le change mais il se promit de le faire aussi longtemps qu’il le pourrait. Et puis, peut-être parviendrait-il à ce faire à l’idée qu’il pourrait être un père potable.
Dean laissa Lisa et redescendit quelques rues à pied. Bobby vivait là, dans un petit pavillon. Il frappa deux coups contre le bois de la porte. Bobby ne tarda pas à venir lui ouvrir. Il se dirigea vers sa cuisine et sortit du frigo deux bières dont il en tendit une à Dean.
-Comment ça va Dean ?
-Lisa vient de m’annoncer qu’elle était enceinte.
Devant le visage figé de son ami, Bobby réalisa que les félicitations n’étaient pas encore de rigueur. Ensemble, ils gagnèrent le petit jardin et s’installèrent sur deux transats.
-Et Lisa ?
-Je lui ai dis que j’étais l’homme le plus heureux du monde.
-Elle t’a cru ?
-Je sais donner le change quand il le faut.
-Tu crois vraiment que c’est la meilleure chose à faire. Je veux dire par là que cet enfant va finir par naître et que tu devras assumer.
-J’assumerai.
Bobby émit un grognement.
-Dean, qu’est-ce qui te fais peur dans le fait de devenir père ? Tu es plutôt doué dans ce job. Regarde, Ben, il t’adore.
-Regarde ce que j’ai fait avec Sam…
-Sam c’est différent. Quand vous vous êtes retrouvés il était adulte et libre de faire ses propres choix.
-Et que trouves-tu à dire de toutes les fois où j’ai mis Sam en danger lorsque nous étions enfants ?!
-Bon sang, Dean, là aussi c’est différent ! Tu n’étais qu’un gosse à cette époque ! Ce n’était pas à toi qu’incombait l’éducation de ton frère ! Arrête de te martyriser pour quelque chose que tu n’as pas commis !
Dean écouta avec attention ce que Bobby lui disait. Mais, il avait encore du mal à faire la part des choses. Pourtant au fond de lui, il savait combien Bobby avait raison. Il avait commis des erreurs mais Sam était aujourd’hui un adulte. Un adulte qui avait pris une décision. Celle de ne pas faire parti de sa vie. Il devait, à son tour, penser à lui et tenter de vivre sa vie d’adulte.
-Tu as toujours rêvé d’avoir une famille, Dean. C’est possible maintenant.
Le jeune homme termina sa bière et se laissa aller contre le dossier du transat. Il finit par se détendre et son esprit se libéra doucement de toute la pression qu’il lui infligeait depuis des mois.
-Je suis sûr que ce sera un p’tit gars, Dean.
-Bien évidemment ! Un fils comme son père ! Beau gosse, intelligent et bagarreur !
-C’est sa mère qui va être contente !
Les deux hommes se mirent à rire joyeusement. Bobby passa à l’intérieur pour récupérer deux nouvelles bières. Il en tendit une à Dean et le regarda droit dans les yeux.
-A ton futur bébé Dean !
-Au futur bébé !
Les bouteilles s’entrechoquèrent avec amusement. Les deux amis se mirent à parler du futur enfant à naître. Finalement, Dean réalisa qu’il avait des tas de choses à vivre et qu’il était capable de faire lui aussi des projets.
C’est bien plus sûr de lui que Dean remonta chez lui. Certes, Bobby n’avait pas effacé tous ses doutes mais il se sentait bien plus léger.
En entrant, il trouva Lisa dans la cuisine. Elle était entrain d’essuyer de la vaisselle. Il déposa un baiser dans son cou tout en l’enserrant par la taille. Elle se laissa aller à sa caresse. Les moments de complicités c’étaient faits si rares ces derniers temps.
-Tu es allé voir Bobby ?
-Oui. Je voulais lui annoncer la nouvelle.
-Et alors ?
-Il est très heureux pour nous deux. Il pense que ce sera un p’tit gars beau comme son papa. Et je dois dire que je suis assez d’accord avec cette idée !
-Et si c’est une fille ?
-Non, je suis sûr que ce sera un garçon. C’est obligé !
-Pourquoi ça ?
-Parce que c’est comme ça !
Lisa ne pouvait s’empêcher de rire. Elle avait eu un léger doute sur Dean en lui annonçant la nouvelle mais là tout était oublié.

Sam reprit les cours. Il avait du mal à s’acclimater à son environnement. Pourtant, c’était son environnement. Il le connaissait. Il avait d’ailleurs vécu beaucoup de choses. Alors reprendre des cours ne devait être qu’une simple formalité pour lui. Mais, il en était autrement.
Les cours en eux-mêmes n’étaient pas le principal soucis, car il suivait plutôt bien et ses premiers examens étaient satisfaisants. Non, il s’agissait plus du cadre. Il se retrouvait avec des jeunes qui sortaient à peine des jupes de leurs mères et qui ne connaissaient rien à la vie. Tous le prenaient pour une sorte d’illuminé. C’était simplement qu’il avait vu des choses qu’aucun d’entre eux ne verraient dans leur existence. Et il avait du mal à recoller à la réalité du commun des mortels.
Toutes les nuits sans exceptions la petite Sammy venait lui rendre visite. Ensemble, ils jouaient durant des heures. Sam lui avait appris plusieurs comptines, ainsi elle n’en était plus à ne chanter que « La souris verte ».
-A la claire fontaine… lalalalala…
-M’en allant promener…
Sam était heureux de ces petites rencontres avec Sammy. Elle lui apportait un peu de paix intérieure. Une douceur qu’il lui manquait depuis qu’il avait coupé les ponts avec sa famille.

Un matin, Castiel décida qu’il était temps. Il roula, roula durant des heures. Son chemin était long mais il était porteur de renouveau…

Au bout milieu de la nuit, Lisa réveilla brutalement Dean.
-Tu dois m’emmener à la maternité. C’est l’heure.
-Mon p’tit gars est prêt à sortir !
-Dean…
-Ok, je sais on ne sait pas encore ce que c’est mais là ce n’est vraiment plus qu’une question de temps !
Elle lui adressa une moue réprobatrice lui signifiant qu’il pourrait être opportun de se presser.
Une fois à la maternité, Dean arpentait les couloirs de long en large se rongeant les sangs et imaginant des millions de scénarios catastrophes. Depuis deux heures qu’ils étaient là, Bobby était à cours d’arguments pour qu’il se calme.
Soudain, un petit cri retenti dans la salle de travail. L’enfant venait de naître…

Les premières vacances venaient enfin d’arriver. Sam allait pouvoir en profiter pour se détendre et essayer de s’acclimater à son nouvel environnement.
Il s’apprêtait à partir lorsqu’il trouva Castiel devant sa porte.
-Qu’est-ce que tu fais là ? Je croyais qu’on était d’accord pour ne jamais se revoir quelque en soit le motif.
-Je n’ai jamais dis que j’étais un ange de parole, ironisa-t-il.
Mais Sam n’avait pas vraiment envie de plaisanter sur ce genre de chose.
-Que veux-tu ?
-Tu te souviens quand je t’ai ramené à la vie ?
-Oui. Nous avons conclu un pacte. Tu devais me laisser vivre ma vie sans jamais rien dire à personne sur le fait que j’étais en vie.
-Et toi en contre partie que devais-tu faire ?
-Je devais me rappeler que j’avais une dette envers toi ?
-Il est à présent l’heure de la payer.
Sam émit une moue dubitative. Il savait que tout retour à la vie avait forcément son pendant de conséquence.
-Je t’écoute.
-Tu dois retourner auprès de ton frère.
Sam passa sa main dans ses cheveux.
-Il a suffisamment souffert à cause de moi. Je lui suis néfaste. Il est bien plus heureux sans moi dans sa vie.
Castiel posa une main rassurante sur l’épaule du plus jeune des frères Winchester. Il savait qu’il était perdu.
Il lui donna une feuille de papier pliée en deux.
-Il y a quelqu’un qui t’attends à cette adresse.
Sam interrogea Castiel du regard mais celui-ci se contenta juste de lui répondre par un sourire avant de ne disparaître de son existence.
Une fois seul, Sam tourna et retourna l’adresse entre ses mains. Il ne savait pas qui pouvait l’attendre là-bas mais une chose lui était sûre c’est que ce devait être important car Castiel était venu en personne la lui remettre.
N’écoutant que son cœur, Sam se décida à monter dans sa Volvo et laissa les kilomètres défiler autour de lui. Il roulait sans penser.
Contemplant l’adresse, Sam releva ensuite la tête sur l’immense bâtiment qui se dessinait devant lui. Tout de blanc vêtu, l’hôpital se dressait fièrement en face de lui.
Après un moment de réflexion, il se décida à entrer dans l’enceinte médicale, se demandant pertinemment ce qu’il pouvait bien faire ici. Il avança dans les couloirs se laissant porter par ses pas et une toute petite voix d’ange au fond de son cœur.

Dans la chambre de Lisa, les visages de Dean et de Bobby étaient penchés sur le berceau du nouveau-né. Ils étaient bouche bée devant une telle merveille de la nature.
-C’est le plus beau bébé du monde ! Et dire que c’est moi qui ai fait ça !
-Hum hum, j’y suis aussi pour quelque chose !
-Bien sûr ma puce.
Dean était complètement ébahit. Il n’aurait jamais imaginé vivre quelque chose d’aussi intense. C’était son enfant. La chaire de sa chaire. Le sang de son sang. C’était une partie de lui et de Lisa. C’était tout simplement magnifique.

Sam s’arrêta devant une chambre. Par la fenêtre qui donnait sur le couloir, il reconnut son frère Dean. Il était là, avec Lisa mais aussi Bobby.
–Bon sang mais qu’est-ce que je fais là ? Marmonna-t-il.
Finalement, il prit une grande inspiration pour se donner du courage et se dit qu’il n’avait tout de même pas fait tout ce chemin pour faire demi-tour. Il poussa la porte. Trois visages surpris se tournèrent sur lui.
-Bonjour, parvint-il à articuler maladroitement tout en tentant un timide sourire.
Dean s’avança vers son frère. Ses yeux étaient remplis de larmes. Des larmes de rage et de colère mais aussi et surtout des larmes de joie.
Sam s’attendait à recevoir un violent coup de poing en plein visage voire une bonne remontrance, mais Dean n’en fit rien. Il le prit dans ses bras et lui dit combien il était heureux d’enfin le retrouver.
-Sammy, bon sang… Je savais que tu étais en vie… Je le savais…
-Je te demande pardon Dean… Je ne voulais pas te faire de mal, bien au contraire…
-Plus tard, Sammy. Viens, je voudrais te présenter quelqu’un…
Dean entraîna son petit frère vers le berceau du nouveau-né. Il s’apprêtait à lui présentait son enfant lorsque Sam prit le bébé dans ses bras et parla en premier. En se penchant sur le visage de l’enfant, il ne pouvait que la reconnaître.
-Sammy, ma puce… Mon Dieu, ma petite Sammy… Comme je suis heureux de te revoir…
Dean surprit se tourna tour à tour vers Lisa puis vers Bobby pour savoir comment Sam pouvait être au courant. Mais, tous deux secouèrent négativement la tête.
-Sam ? Comment connais-tu son prénom ?
-C’est une très longue histoire Dean… Seulement, la seule chose que je ne savais pas c’est que Sammy était ta fille…
Une larme roula sur le visage de Sam, puis il prit son aîné dans ses bras, et le serra aussi fort qu’il le pouvait. Il réalisait qu’en réalité partir n’avait servit à rien. Même si Dean s’était résolu, sa fille l’avait guettait dans chacun de ses rêves. Il aurait dû le comprendre bien avant tant tout cela était évident…
-Dean, tu t’es occupé des papiers pour Samantha ?
-Non, pas encore. Mais…
-Il n’y a pas de « mais » qui tienne, Dean !
Dean fit une petite moue. Il venait à peine de retrouver son frère et sa petite fille venait tout juste de naître…
-Ne t’inquiète pas pour Samantha, tu viens d’en prendre pour au moins vingt ans donc elle ne risque pas de disparaître ! Ironisa Lisa.
Mais, il était davantage inquiet pour Sam. Il se tourna vers lui.
-Je serai là, à ton retour. Je ne pars plus, c’est promis.
Dean hocha la tête.
-Je suis content que tu sois là, surtout aujourd’hui. Je suis heureux de partager ce moment avec toi, mon frère.
Sam esquissa un sourire. Dean quitta la pièce et Bobby lui emboîta le pas, prétextant une grande envie de café.
Lisa et Sam restèrent seuls dans la chambre. Sam était toujours penché sur le berceau de sa petite nièce.
-Dean n’a pas arrêté de te chercher. Il répétait sans cesse que tu étais vivant et je ne les jamais cru. Je pensais qu’il était tout simplement malheureux, alors qu’en fait il avait raison…
-Tu n’as pas à t’en vouloir Lisa. Tu es une bonne personne. J’ai tout fait pour que Dean pense que j’étais mort. Je n’avais apporté jusque là que tu malheur autour de moi. Je pensais qu’il aurait une bien meilleure vie en me pensant mort. Mais c’était sans compter sur la ténacité de sa fille. Elle a son fichu caractère !
Lisa l’observait. Elle n’était pas sûre de réellement comprendre tout ce qu’il était entrain de lui expliquer mais une chose était sûre, Dean avait retrouvé son sourire. Quand à sa fille, depuis que Sam était dans la pièce, elle n’arrêtait pas d’agiter ses petites mains vers lui. C’est alors qu’il se mit à chanter.
-Une souris verte. Qui courait dans l’herbe. Je l’attrape par la queue. Je la montre à ces messieurs. Ces messieurs me disent. Trempez-la dans l’huile. Trempez-la dans l’eau. Ça fera un escargot tout chaud !
Lisa observa sa fille qui s’agitait sous la voix de Sam. Elle semblait en confiance. En harmonie avec lui.
-Ne t’inquiète pas Sammy. J’en ai appris plein d’autre pour toi. Je te les chanterais et tu les apprendras avec moi.
Il tendit la main vers l’enfant et le bébé serra son doigt entre ses petites menottes. Puis, il se retourna vers Lisa qui était restée silencieuse. Ils se sourirent comme s’ils se comprenaient. Elle tendit la main vers lui et il la saisit.
-Merci, Sam.
-Non, merci à toi Lisa.

Dans le couloir de l’hôpital, Dean était le plus heureux des hommes. Il avait une magnifique petite fille en bonne santé et son frère était enfin revenu.
-On dirait que tu avais tord, Dean ! Ce n’était pas un p’tit gars !
-Toi aussi tu t’es planté Bobby !
-Ouais, ouais. On a qu’à dire qu’on est quitte alors !
-Tu sais Bobby, c’est vraiment le plus beau jour de toute ma vie ! Je ne pouvais rêvé meilleures retrouvailles avec mon frère.
-Tu as vu comme il a l’air changé ?
-Que veux-tu dire ?
Bobby contempla l’aîné des frères Winchester.
-Je veux dire qu’il a l’air serein. Comme en paix avec lui-même.
Dean se contenta d’hocher la tête. Il avait lui aussi remarqué que Sam paraissait beaucoup plus posé qu’autrefois. Mais aussi et surtout, il avait l’air heureux de revenir dans sa famille. Et malgré la colère qu’il ressentait pour l’avoir abandonné, Dean n’était pas prêt à le chasser. Non, bien au contraire.

Lisa et Sam parlaient de tout et de rien lorsque Dean et Bobby rentrèrent dans la chambre.
-Au fait, qui a trouvé son prénom ? Interrogea Sam.
Bobby ne pouvait s’empêcher un petit rire sous le manteau. Dean le foudroya du regard. Lisa se mit, elle aussi, à rire. Puis devant le regard incrédule de Sam, elle lui expliqua la situation.
-Dean était persuadé qu’on aurait un garçon donc il a préparé une liste de prénoms de garçon. Finalement, il a jeté son dévolu sur Brendan. Mais, il était tellement persuadé qu’il aurait un fils qu’il n’a pas pensé une seconde qu’il pourrait avoir une fille. Donc, il n’a songé à aucun prénom féminin. Ainsi, quand l’infirmière lui a annoncé qu’il l’était heureux papa d’une petite fille et lui a demandé quel prénom on avait prévu pour elle, Dean s’est retrouvé très embarrassé, Brendan ne pouvant convenir à une petite fille.
-Oui, bon ben c’est vrai…, bougonna-t-il.
-Heureusement que j’avais prévu un plan B ! S’amusa-t-elle.
-Et pourquoi Samantha ? Questionna Sam.
-Parce que Samuel…, répondit-elle doucement pour Sam.
Il hocha doucement la tête pour la remercier de ce geste. C’était comme pour ne pas l’oublier et lui signifier qu’il resterait à jamais présent dans leurs cœurs à tous. Personne n’ajouta quelque chose aux derniers propos de Lisa. Ils étaient à présent tous réunis mais Sam savait qu’il devait une explication à son frère.

Dean et Sam marchaient lentement dans la petite ville où l’aîné des Winchester avait installé sa petite vie. Pendant de longues minutes, seul le vent murmurait entre eux. Sam enfourna ses mains dans ses poches.
-Je ne voulais pas te faire souffrir Dean.
-Pourquoi n’as-tu jamais donné signe de vie ?
-Quand Castiel m’a ramené, j’ai conclu un marché avec lui.
Dean le regarda dubitatif.
-Ne t’inquiète pas, je n’ai pas conclu ce genre de pacte. J’ai juste demandé à Castiel de garder le silence sur mon retour.
-Cela ne me dit pas pourquoi tu n’es pas venu me voir.
-Dean, pendant cinq ans, toi et moi, on a écumé les routes du pays à la recherche de papa, du démon aux yeux jaunes… Enfin, nous devions toujours supprimer un démon ou combattre un fléau.
-C’était notre job, Sam.
-Oui mais combien de fois avons-nous vu ceux qu’on aimer mourir sous nos yeux ? Dean combien de fois t’es-tu sacrifié pour moi ? Combien ?
-Je ne sais pas. Je n’ai jamais tenu les comptes. Et puis, quelle importance ?
-Quelle importance ? Mais c’est ça que je ne voulais plus ! Que tu te sacrifies encore à cause de moi. Je pensais qu’en sortant définitivement de ta vie, je te donnais une chance de tourner la page et de vivre tout simplement ta vie. Mais, visiblement je me suis planté. On dirait que ta fille est tenace !
-Quel est le rapport avec Samantha ?
-Peu de temps après mon retour dans le monde des vivants j’ai commencé à rêver d’un enfant d’environ cinq ans. Je pensais au début que c’était une reproduction de toi et moi. Mais, plus les jours passaient et plus l’image de l’enfant s’affinait. Il n’arrêtait pas de chanter la comptine, tu sais « Une souris verte… ». Et puis, j’ai vu son visage. C’était une petite fille. Elle avait de longs cheveux châtain et de grands yeux verts. Finalement, elle m’a donné son prénom. Elle m’a dit qu’elle s’appelait Sam mais que tout le monde l’appelait Sammy. J’ai trouvé ça étrange qu’on ait le même prénom mais je me disais encore que mon esprit devait faire un amalgame avec mon enfance.
Sam s’arrêta une seconde et observa son frère. Il aurait dû reconnaître les yeux de la fillette. Elle était le portrait caché de Dean.
-Et puis Castiel est venu me voir en me disant qu’il était tant que je paye ma dette. Il m’a donné alors une feuille sur laquelle était écrite une adresse. Il a ajouté qu’une personne m’attendait. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis venu. Je crois que j’ai tout simplement réalisé qu’il était tant pour moi de te dire la vérité. Et quand je me suis penchée au-dessus du berceau de ta fille, je l’ai immédiatement reconnu malgré la différence d’âge. Alors tout c’est simplement éclaircit dans mon esprit. Ma place était parmi les miens. Avec toi, mon frère.
Dean garda le silence. Les dernières confessions de son frère le laissèrent sans voix. Puis, il lui donna une grande accolade fraternelle. Il n’avait pas envi de lui faire des reproches. Il était bien trop heureux de le savoir en vie et en bonne santé. C’était tout ce qui était important.
-Au fait, il manque quelque chose à nos retrouvailles…
-Ah bon ? Interrogea Sam.
Le sourire malicieux, Dean lui décocha une belle droite qui expédia Sam sur le gazon. Lisa qui venait de voir la scène se précipita sur le perron. Mais Bobby la retint par le poignet.
Surpris, Sam se massa la joue puis partit dans un immense rire.
-Ok, je l’avais bien mérité celle-là !
Puis, à son tour il se jeta sur son aîné et ensemble ils se roulèrent dans l’herbe en riant tels de grands enfants.
Les frères Winchester venaient enfin de retrouver une vie sereine et paisible qui leur avait fait tant défaut au cours de toutes ces longues années…
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Mar 28 Sep - 11:24
Supeer! Concours Spécial 601 : Les Votes Gdsourir Dis Box, j'voudrais pas me montrer chiante ou exigeante mais...tu pourrais pas caler les textes sur la droite? J'aime pas lire des trucs centrés comme ça, ça me perturbe Concours Spécial 601 : Les Votes Rolleyes .
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Mar 28 Sep - 11:40
Voila Js, c'est mieux comme ça?
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Mar 28 Sep - 11:50
AAAH! C'est perfect, merci Lexouille Concours Spécial 601 : Les Votes Cool
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Mar 28 Sep - 13:05
Voter mais choix très très difficile.

Concours Spécial 601 : Les Votes 415981 aux auteurs de ces OS, elles sont tout simplement magnifique.
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Mar 28 Sep - 13:50
Est-ce que je peux voter même si j'y ai participé ? Concours Spécial 601 : Les Votes 07
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Mar 28 Sep - 13:56
Bien sûûr! Concours Spécial 601 : Les Votes Gdsourir J'essaie de faire mon choix, là...Pas simple.
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Mar 28 Sep - 13:58
Comme l'a souligné JS, bien sûr que tu peux voter!

Et moi aussi pour l'instant je réfléchis à qui je pourrais donner mon vote Concours Spécial 601 : Les Votes Laugh
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Mar 28 Sep - 14:31
Concours Spécial 601 : Les Votes 07 je me vois mal attribuer une voix à moi-même Concours Spécial 601 : Les Votes Gdsourir
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Mar 28 Sep - 14:43
bien sûr Concours Spécial 601 : Les Votes Gdsourir
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Mar 28 Sep - 20:31
j'ai vote pour la 1...j'adore son coté sombre..noir meme...dean alcoolique...desenchanté.....les autres sont tres bien ecrites aussi mais bon....
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Mar 28 Sep - 21:30
Bon alors dur dur de choisir mais mon vote ira finalement pour l'os numéro 2, j'ai beaucoup aimé voir l'évolution des deux frérots au fil des mois, Dean qui reconstruit doucement sa vie et Sam qui continue la chasse dans l'anonymat le plus total... Et puis voir Sam sur une chasse qui va tourner au cauchemar et qui en bave énormement, j'adore! Tout comme le fait que Rufus a été repris, vu que c'est lui qui retrouve Sam, bien trouvé! J'aime ce perso qu'on a peu vu et ça fait plaisir de le revoir là... Les pseudo retrouvailles que l'ont peu voir, très poignantes et pour finir avec cette vendetta Concours Spécial 601 : Les Votes Gdsourir


J'espère qu'en même avoir la fin de cet os ainsi que pour l'auteur du 1er os, sinon j'irai répendre mon couroux sur eux enfin elles Concours Spécial 601 : Les Votes Rolleyes Concours Spécial 601 : Les Votes Gdsourir


En tout cas, j'ai pris plaisir à lire ces OS et bravo à toutes les trois Concours Spécial 601 : Les Votes Happy
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Mar 28 Sep - 21:33
Je viens de lire d'affilée ces trois OS et franchement, je tire mon chapeau aux auteurs. Leurs OS sont tout simplement supers ! Bien écrits et fluides, c'était un régal de les lire.

Mon choix est cependant fait, je vote pour l'OS 2.
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Mar 28 Sep - 21:40
Je les ai lu cet après midi au boulot, ça m'a bien occupé! alors déjà merci à toutes les 3 sans vous je me serai bien ennuyée!!!et surtout Bravo!!!

Les 3 sont très bien mais la 1re est vraiment celle qui m'a le plus plu. Dès le début il y a une ambiance assez étrange qui a fait que j'ai vraiment accroché à l'histoire. J'aime aussi beaucoup le style d'écriture!JE VEUX LA SUITE!!!!!

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Mer 29 Sep - 0:52
Alexa a écrit:Voila Js, c'est mieux comme ça?

Mais non fallait dire non !! Ahlala j'te jure Concours Spécial 601 : Les Votes Sleep
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Mer 29 Sep - 1:09
...Tsssss ...
Non seulement il se plante en postant à la one again, mais en plus il fait le malin...J'ti jure, ce môme Concours Spécial 601 : Les Votes Rolleyes Concours Spécial 601 : Les Votes Rolleyes Concours Spécial 601 : Les Votes Rolleyes
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Mer 29 Sep - 1:12
Pfeu ! J'te signale que tu m'as envoyé ta fic centrée toi aussi, jeune gredine !

Au fait, fin des votes LUNDI soir Concours Spécial 601 : Les Votes Happy
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Mer 29 Sep - 15:24
Voté! Pour l'OS n° 2! Concours Spécial 601 : Les Votes Biggrin
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Mer 29 Sep - 15:39
Ben j'ai fais pour sastisfaire au mieux nos membres, Seb Concours Spécial 601 : Les Votes Rolleyes Concours Spécial 601 : Les Votes Laugh
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Mer 29 Sep - 18:09
Bon... je sais toujours pas pour qui voté... Concours Spécial 601 : Les Votes 07
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Mer 29 Sep - 18:12
T'as encore quelques jours pour te décider Concours Spécial 601 : Les Votes Happy
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Concours Spécial 601 : Les Votes Empty Re: Concours Spécial 601 : Les Votes

Mer 29 Sep - 18:35
Ouais, mais, c'est dur quand même Concours Spécial 601 : Les Votes Sleep Comment veux-tu que je vote ? Concours Spécial 601 : Les Votes 07
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Concours Spécial 601 : Les Votes Empty Re: Concours Spécial 601 : Les Votes

Mer 29 Sep - 21:05
Oui, les votes sont pas faciles mais tu devras faire ton choix... regarde-moi, j'ai bien dû faire un choix Concours Spécial 601 : Les Votes Happy
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