Concours # 17

-Je t’avais dit de ne pas quitter cette pièce et de le surveiller !

Dean avait couru dehors. Il avait glissé. Et maintenant, il pleurait. Il avait mal au genou et mal au cœur. Il n’avait pas protégé Sammy ! Il avait désobéit à son père ! Tout ça pour bêtement aller jouer aux jeux. Son père devait être très en colère. Il l’avait vu dans son regard. Il serrait si fort Sam dans ses bras. Parce que son petit frère avait faillit mourir à cause de lui ! Parce qu’il avait été un idiot et un mauvais fils en n’obéissant pas aux ordres ! Dean pleura plus fort, dans cette ruelle. Son genou continuait à lui faire mal. Est-ce que son papa allait le punir ? Ou le donnait à un orphelinat ? Le jeune garçon avait vu un reportage sur les orphelinats, un endroit où vivaient les enfants dont les parents voulaient plus d’après ce qu’il avait compris.

Il ne voulait pas ! Il voulait rester avec son petit frère et son père ! Il ferait tout ce que son père voudrait, tout ! Mais surtout pas les orphelinats ! Et pas quitter Sam ! Surtout pas !
Il devrait plus refaire cette bêtise. Il pensait être un bon grand frère, mais non, donc il devait devenir un meilleur grand frère ! Pour que son petit frère aille bien et que papa soit content de lui ! Voilà !
Dean regarda son jean trouait et le sang qui avait séché. Il se leva doucement, déplia la jambe et grimaça sous la légère douleur que cela provoqua. D’abord laver la blessure. Il retourna à la salle de jeu et alla aux toilettes, il prit du papier toilette qu’il mouilla et enleva le sang. Il jeta le papier dans une poubelle déjà remplie un maximum et le papier tomba par terre, mais il s’en ficha. Il se regarda dans le miroir et vit qu’il avait une tête toute moche ! La même que son papa dès fois, d’ailleurs souvent son papa avait cette tête des jours bien précis, le jour des amoureux en février si il se trompait pas, puis pour Noel ou la date d’anniversaire de maman… Alors Dean se passa de l’eau sur le visage, ça lui fit du bien mais ses yeux étaient toujours rouges. Mais tant pis !
Il devait repartir et retourner à l’hôtel pour dire pardon à son père et peut-être qu’il sera pas puni trop longtemps ou envoyé dans un orphelinat.
C’était étrange, le lieu était vite il y a quelques instants et là il était rempli d’enfants ,un anniversaire peut-être…
Il traversa ce lieu remplit d’enfant jouant et discutant un soda à la main, certains étaient accompagnait d’un père, d’une mère ou mieux des deux. Dean resta quelques secondes au milieu du bruit, des rires et de l’odeur sucrée du pop-corn. Il poussa un soupir et tourna le dos. Et sorti.

Il pleuvait.

Il arriva devant le motel. Il avait peur. Sam lui ferait la tête ? Il serait en colère ? Et son père ? Il allait le taper ? Il ne l’avait jamais fait mais peut-être qu’il le méritait ? Il avait entendu des fois les voisins à côté et souvent le petit garçon de la chambre pleurait après que son père l’ait giflé, enfin vu le bruit Dean pensait que c’était ça. Mais bon, depuis que les flics étaient passé et avaient pris tout le monde le calme était revenu. Ce jour-là, les deux frères avaient eu peur ! Papa n’étaient pas là et ils pensaient que c’étaient pour eux. Leur père leur disait de toujours se faire discret et surtout jamais remarquer par les policiers ! Jamais !
Dean frappa à la porte et entra.
Son père était assis sur le canapé, une bière à la main, le fusil sur la table basse. Dean s’avança vers lui. La tête baissée. Il attendit, mais rien son père continuait à regarder la télé qui diffusait une émission où des vieux messieurs parlaient de politique.
-Pardon, chuchota-il. Aucune réaction, il le répéta plus fort alors « Pardon ». Son père le regarda enfin et d’un mouvement de tête lui fit comprendre d’aller dans l’unique chambre pour dormir. Dean y alla en trainant les pieds.
Un seul grand lit ou Sam avait l’air de dormir. Il se dit qu’il dormirait par terre, parce que Sam devait pas être content. Il commença à enlever ses chaussures prendre une couverture dans la vieille armoire sur l’étagère où un cafard passa devant lui sur. Il prit aussi un coussin tout taché. Et mis tout au sol et s’allongea la couverture sur lui.
-Dean ? Murmura une voix ensommeillée.
Dean fit semblant de pas entendre.
La lampe de chevet fut allumée et il entendit le lit grincer puis la tête de Sammy se montra à Dean au dessus de lui.

-Tu viens pas dormir avec moi ?

L’ainé regarda son cadet, il ne lui en voulait pas ? Il était surpris et surtout content ! Il fit un grand sourire à son petit frère qui lui en fit un en retour encore plus grand, et grimpa sur le lit. Le petit ne posa aucune question, ne dit rien, il éteignit juste la lampe et se réinstalla mieux sous les couvertures.
Dean s’endormit en écoutant la respiration de son Sammy.

Il fut réveillé quelques heures plus tard, enfin c’est son sentiment cela aurait peu être quelques minutes …Et ils partirent chez le Père Jim.

Oasis Plains, Oklahoma
Les insectes peuvent provoquer des maladies mortelles, ce n'est pas un sccop.Mais des insectes capables de pénétrer dans le corps humain, s'y mupltiplier pour finalement le déguster comme une pomme trop mûre, ça, c'est une première, même pour les Winchesters.
Carl Nash, jeune étudiant de vingt et un ans, fut le premier à être parasité par les insectes. Le lundi 6 décembre, à 14h30. A 19h55, cette même journée, malgré l'acharnement des spécialistes qui s'evertuaient à trouver un semblant d'explication rationnelle au mal qui le rongeait, le jeune garçon poussait un dernier râle d'agonie, ses yeux écarquillés plongés dans ceux de sa mère, qu'il ne voyait plus.
La deuxième personne victime des insectes fut Harold Gold. Et il était encore en vie, agonisant sur un lit d'hopital lorsque Dean et Sam prirent l'affaire en main.
Seulement, Gold n'étant pas en état d'articuler le moindre mot et Nash reposant dix pieds sous terre, les deux frères durent puiser les informations nécessaires auprès des proches des deux victimes. Après de longues réflexions et des recherches à leur donner des migraines, ils en étaient parvenu à la conclusion qu'un malade, un certain Patrick Jenkins, se la jouait Maître des Insectes afin d'assouvir des pulsions purement animales. Nash n'avait jamais fait de mal à une mouche, mais la veille de sa mort,au Hooker, le bar local, il se heurtait à Jenkins, lequel frappait une femme par pur plaisir. Nash avait tenté de la défendre, et cette infructueuse tentative lui avait valu l'étiquette " Buffet à volonté". Il avait sentit une piqure, pour commencer. Puis tout s'était enchaîné.Quant à Gold, un habitué du Hooker, ce n'était pas en défendant une femme qu'il s'était attribué les foudres de Jenkins, mais en empêchant le malade d'abattre son fils d'une balle en pleine tête. Le lendemain, il ne devait plus jamais revoir son enfant.
Partant du principe évident que Jenkins ne possédait cet espècede pouvoir bizarre que depuis peu de temps ( sans quoi le psychopathe ne se serait sans doute pas gêné pour détruire ses ennemis à couche quand il jouait encore la terreur du bac à sable),les Winchesters avaient tenté, avec l'aide de Bobby, de dénicher une légende, n'importe quoi qui puisse expliquer commment il était possible de tuer de cette manière atroce.Bobby était catogorique, il n'y avait pas de sorcellerie là-dedans. Alors quoi?
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Après s'être rendu au Hooker, le bar local regroupant tous les alcooliques ultra violent de la ville et des patelins environnants, les frères avaient fini par mettre la main sur Jenkins. Reconnaissable entre mille, d'après le portrait que leur avait brossé un ami du défunt Nash.
L'homme qui s'habille cow-boy. Cow boy rouge pétant, santiags, chapeau et regard hautain à l'appui.
Mais avant d'espérer discuter tranquilement avec le Maître des Insectes, Dean et Sam durent d'abord se débarrasser de ses sbires... Tâches légèrement ardue.
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A quelques mètres du bar, suffisamment loin pour ne pas être inportuné par les amis de Jenkins mais suffisamment près pour que ces derniers se rassurent et leurs lâchent la jambe, Dean, Sam et Jenkins purent enfin parler. Ou plutôt essayaient... La notion de "coopération" était totalement étrangère à Jenkins.
- Je ne comprends strictement rien de ce que vous essayez de dire, les mecs. Vous me faites perdre on temps. Je déteste perdre mon temps. (Jenkins plongea la main dans sa veste et en sortit une cigarette qu’il alluma avec un soupir proche du jouissement). Je n'ai buté personne, je n'ai jamais connu de Nash, et pas de Gold non plus. Et avec des insectres...J'hallucine! Vous vous entendez parler? Il les recrutent où les agents maintenant, chez les tarlouzes atrophiées du bulbe? Soit vous arrêtez de baver des conneries plus grandes que vous (il regarda Sam), soit vous dégagez.
Les lèvres pincées, Sam jeta un regard nerveux à son frère. Ce dernier le gratifia d’un sourire confiant. Comme chaque fois que Sam le regardait avec cet air désespéré qui signifiait : « Dean, je suis complètement perdu, qu’est-ce qu’on fait? », comme s’il était absolument convaincu que Super Grand Frère avait toujours la solution miracle à tous ses problèmes.
Dean n'avait pas quitté Jenkins des yeux pendant qu'il parlait.
Tandis qu'il lançait sa remarque sur sa non implication dans la mort de Gold et Nash, Dean vit ses yeux se détourner à droite et ciller trois à quatre fois, rapidement, comme si une poussière venait d'y tomber. Le chasseur n'eut pas besoin qu'on lui fasse un dessin pour qu'une certitude lui vienne à l'esprit: Cet homme mentait.
Il eut un sourire à la Lucky Luke. Décontracté, froid, dangereux. Le sourire d’un homme qui tire plus vite que son ombre et qui le sait.
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Lorsque les jeunes Winchesters prirent le chemin du retour, direction Le Cafard Géant, comme Dean aimait surnommer ce gros tas de planches qui tenait lieu de motel, une mise au point fut de mise. Ils avaient quitté Jenkins non sans l'avertir des dangers qu'il courrait s'il tentait de renouveler son petit jeu. Mais celà ne leur garantissait strictement rien. Et il ne se trouvaient pas plus avancés au final...parce que non, Sam n'avait absolument pas envie de liquider le Maître des Insectes.
Une poignée de minutes plus tard, alors que Sam retirait son tee-shirt, à la lumière de la salle de bain, un hématome sur son bras attira son regard. Violacé, tirant sur le noir.
Deux minutes plus tard, sa tête lui tourna, des papillons noirs dansèrent devant ses yeux, il eut brusquement trop chaud. Puis trop froid.Une idée épouvantable commença à faire surface dans son esprit, comme un cadavre boursouflé remontant à fleur d'eau dans une rivière. Ce n'était pas un hématome. C'était un insecte. Peut-être plusieurs, à l'intérieur de son bras. Jenkins avait fait de lui sa prochaine victime. La peur l'envahit d'un coup, lui donnant l'impression de remonter par les jambes jusqu'à ses parties vitales.
- Dean!
L'aîné sursauta, aussi surprit qu'alarmé par la vive angoisse qui perçant dans l'appel de son frère.
- Quoi? Qu’est-ce qu'il y a?
Il posa une main sur l'épaule de Sam, qui semblait hypnotisé par son bras. Aussitôt, le plus jeune fit volte face, manquant assener un coup de tête à Dean.
- Mon bras! s'écria Sam, totalement paniqué. Regarde! (il colla son avant-bras sous le nez de son frère qui sur le coup ne comprit pas du tout où il voulait en venir). Des insectes! Il y a des insectes dans mon bras, Je...Jenkins a commandé les insectes! Dean, je suis infecté! Ils-ils-ils sont en train de me bouffer!
Il était 22h51.
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23h03.
Sam, couché de force sur un lit par son frère aîné, se redressa sur ses jambes flageolantes.
Il voulu contourner Dean alors que ses mollets repartaient sur le lit et que la pièce bougeait un peu trop vers la droite.
Dean effleura son torse d’un index si léger qu’il s’en rendit à peine compte et retomba lourdement sur le lit.
Encore cinq minutes, dit-il à ses jambes, et on refait une tentative.
- Sam, reprit Dean d’une voix plus ferme, on peut continuer comme ça. Toi à essayer de te relever et moi à te forcer d’un souffle à te rasseoir. Te fatiguer inutilement n’avancera à rien d’autre que… Te fatiguer inutilement.
- Deeean, soupira Sam en roulant les yeux, je…
- Deeean ! singea l’aîné avec une grimace. Non, Sammy. Même toi, jeune mauviette ignorante, devrait savoir que lorsqu’un type n’est pas fichu de mettre un pied devant l’autre, il n’a plus qu’à attendre qu’une âme charitable, moi en l’occurrence, s’occupe de lui. Conclusion : Tu attends. Je trouverai un moyen.
Sam envisagea d’expliquer à son frère que Sam Winchester, ex étudiant en droit, chasseur maintenant capable de suturer lui-même ses plaies sans hurler à la mort, et accessoirement infesté de bestioles qui le faisaient souffrir le martyre, n’appréciait guère d’être traité de « jeune mauviette ignorante », puis décida de laisser tomber…Du moins pour le moment.
- Et comment tu vas faire pour retrouver Jenkins? Il n'est pas au bar à cette heure ci, et il n'y retournera peut être pas avant un moment.
- T'en fais pas pour ça, Sam. Fais moi confiance.
Sam acquiesça. Il le fit comme si sa tête était tout d'un coup devenue trop lourde pour lui. Dean le gratifia d'un sourire un peu trop crispé pour être convaincant, et tourna les talons.
- Dépêche-toi, songea Sam en se laissant mollement tomber en arrière. Avec sa délicatesse légendaire, l'aîné referma la porte derrière lui. La tête enfouie dans son oreiller, Sam poussa un long soupir. Puis il se mit à fredonner les paroles d'une chanson entendue des années auparavant, lorsque Dean et lui n'étaient pas encore en âge de boire de la bière. Stiff Upper Lip, quelque chose comme ça. Un mince filet de sang coula de son nez, il ne le sentit pas. Le liquide carmin ressortait de manière brutale sur sa peau laiteuse.
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23h25
Sam décida d'ignorer les appels douloureux de son corps, et se leva. Il lui fallait un couteau. Il se débarrasserait lui-même des insectes. Il ne devait pas leur laisser le temps de se multiplier, il ne voulait pas attendre de finir comme Nash. Et puis... Rien n'indiquait que ces sales bestioles disparaîtraient comme par magie, même si Jenkins était en mesure de les stopper.
Il avança d'un pas titubant vers le lit de Dean, et s'y laissa tomber avec un soupir des plus pathétiques. Ses yeux lui dévoraient le visage. Du sang lui coulait sur le menton, il s'était probablement mordu la lèvre inférieure. Il glissa une main sous l'oreiller et en retira une longue lame argentée. Puis il ramena son bras à hauteur de ses yeux. Chaque mouvement déclenchait en lui des élancements douloureux en dent de scie. Battant des paupières pour chasser les taches noires qui obscurcissaient sa vision, il pencha légèrement la tête sur le côté. Vit la protubérance maintenant noire comme de l'encre. Il lui sembla qu'elle s'était encore élargie depuis la dernière fois qu'il l'avait regardé. Soit deux minutes plus tôt. Ce fut là que, sous les yeux horrifiés de Sam, la petite bosse se mit à bouger.
Les insectes se déplaçaient sous sa peau.
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23h40
Sam avait reposé la lame, incapable de se résoudre à inciser sa peau. Combien de chance avait il de réussir à extraire les insectes? Etait-il seulement possible de faire une chose pareille?
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23h45
Sam aperçu quelque chose qui fit se recroqueviller et gémir son esprit: Une nouvelle bosse, pour l'instant minuscule, comme une tuméfaction, au niveau de sa jambe gauche, deux centimètres en dessous de son genou.
Ils se multiplient. Mon Dieu, mon Dieu, ils se multiplient!
Puis il sentit les muscles de sa jambe se contracter brusquement. Et la douleur fusa, lui arrachant un cri déchirant.
Ils bouffent ma jambe! Ces saloperies me grignotent de l'intérieur!
Lorsque la douleur s'atténua pour devenir à peu près supportable, Sam se redressa lentement sur les coudes. Ses yeux étaient baignés de larmes, mais ce fut un visage déterminé qu'il tourna vers la lame effilée.

Sam poussa un long soupir, son souffle formant de la buée sur la vitre contre laquelle il était appuyé. Il la chassa d’un geste rapide, son regard absent fixant la pluie qui tombait à verse dehors. Il détestait ce temps, le vent, la pluie et le ciel gris ça n’était pas pour lui. Mais au moins il s’accordait à merveille avec son humeur. Son corps se balançait à un rythme régulier, les larmes au bord des yeux et le cœur serré il ne cessait de repenser à ce qui s’était passé. Au vide insondable qui l’avait rempli quelques heures plus tôt. Il n’aurait jamais imaginé vivre ça un jour, à vrai dire il s’était imaginé à l’abri dans sa petite vie tranquille d’étudiant. A l’abri des démons et de tout ce qui les accompagnaient. Mais son ancienne vie l’avait rattrapée. Et de la façon la plus violente qu’il soit. Il se retourna et jeta un regard à son frère qui dormait paisiblement dans son lit, si lui au moins y arrivait c’était déjà une bonne chose.

La vie était vraiment injuste. Cette pensée ne l’avait pas quitté depuis le drame survenu quelques heures plus tôt. Dire qu’il y a encore quelques jours encore tout était parfait, et voilà que maintenant il vivait en plein cauchemar. Un cauchemar qu’il avait déjà souvent fait mais qui avait fini par se réaliser et cette fois il ne s’en réveillerait jamais. Sam poussa un nouveau soupir à fendre l’âme alors qu’il ne prenait même pas la peine de chasser une larme silencieuse qui coula le long de sa joue bien trop encré dans ses souvenirs de la nuit passée.

Jamais de toute sa vie il ne pourrait oublier ce qu’il venait de se passer : la chaleur des flammes qui léchait amoureusement ce qui avait été sa vie ses quatre dernières années. Cette infâme odeur de chair brûlée qui lui avait retourné l’estomac et que le cadet des Winchester avait encore l’impression de ressentir comme si elle était en lui et ne le quittait plus. Mais ce qui le hanterait encore plus, c’était sûrement le beau visage de sa Jessica, autrefois si vivant et pétillant, transformé en un masque de douleur. Et il ne préférait même pas imaginer ce qu’il pouvait rester de la jeune femme maintenant. Sûrement pas grand-chose.

Son cœur se serra à cette pensée, il n’aurait jamais dû quitter le monde de la chasse, certes il n’aurait pas été heureux mais elle serait toujours en vie au moins. Elle ne serait pas morte à cause de lui. Car oui c’était lui peu importait ce que pouvait lui dire son frère il en était certain. Pourtant il aurait pu éviter ça, avec son passé de chasseur et ces cauchemars à répétition aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Mais au fond de lui il aimait tellement cette vie, et c’était sûrement ça le hic comment pouvait-on être heureux très longtemps dans cette famille maudite, qu’il n’avait pas voulu y voir autre chose que de simples rêves. Et c’était Jessica qui en avait payé le prix.

_ Pardon ! Murmura-t-il comme si elle était encore là et pouvait l’entendre.

Il tenta de refouler le sanglot qui menaçait de sortir, il ne voulait pas réveiller son frère qui s’inquiétait déjà suffisamment pour lui. Il tenta d’appeler à lui ses bons souvenirs ou tout simplement de l’imaginer, là près de lui. En train de lui caresser tendrement les cheveux comme elle avait l’habitude de le faire, quand ils n’étaient que tous les deux. Mais tout ce qu’il réussit à faire c’était de s’attirer un haut le cœur car l’odeur de la chair brûlée le prit à la gorge comme s’il était encore dans son ancien appartement. Mais cette fois ça ne s’arrêta pas là et d’un bond agile il se retrouva dans la salle de bain à rendre le peu que contenait son estomac accroupi au-dessus des toilettes.

La tête appuyée contre l’abatant des toilettes, il ne put retenir ces pleures plus longtemps. Son corps tremblant au rythme de ses sanglots, il ne fit même pas attention à son Dean qui s’était levé en l’entendant bouger et qui était maintenant assis à ses côtés passant une main réconfortante dans son dos dans le but de l’apaiser un peu.

_ Pardonne moi Jess… J’aurais dû te protéger… C’était mon devoir… J’aurais dû tout te dire… Pardon ma chérie…

En entrant dans la chambre, Dean fut frappé par une très forte impression de déjà-vu. Pas du genre qui vous fait froncer les sourcils et que vous oubliez la seconde d'après avec un léger haussement d'épaule, non. Plutôt le genre qui vous prend aux tripes et vous donne instantanément des sueurs froide sans que vous ne compreniez pourquoi. Le genre qui vous noue la gorge et vous donne la furieuse envie de déguerpir très vite ou de vous planquer quelque part en attendant que ça passe.

Dean ne prit pas même la peine de refermer la porte et avança dans le mini couloir à pas de loup, son arme déjà au point. Lorsque ses yeux se furent habitués à l'obscurité, il put distinguer à quelques mètres de lui une énorme forme noire, penchée au-dessus de la silhouette endormie de Sam. Ni une ni deux, Dean déchargea son chargeur entier sur la créature qui poussa un hurlement strident avant de se dissiper en fins volutes de fumée noire et de s'enfuir par la fenêtre entrouverte.

Sam, réveillé de manière plus que brutale par les coups de feu et très désagréablement surpris par l'immonde visage de la créature à une poignée de centimètres à peine du sien, roula sur le lit avant de tomber par terre et de s'éloigner précipitamment le cœur battant la chamade. Avant qu'il ne parvienne à suffisamment reprendre ses esprits pour comprendre ce qui venait tout juste de se passer, quelque chose l'attrapa un peu brutalement par les cheveux et Sam lança instinctivement son poing à l'aveugle, une satisfaction presque animale l'envahissant lorsqu'il sentit un choc sourd et violent remonter le long de son bras.

"Putain Sam, c'est moi!" s'écria Dean sans toutefois relâcher prise sur son frère.

Sam, qui s'apprêtait à frapper une nouvelle fois, laissa lentement retomber son bras le long de son crops une fois qu'il eut constaté qu'en effet, c'était bien Dean qui l'avait saisi et non pas la créature. Entièrement dégrisé par l'adrénaline qui coulait dans ses veines et quelque peu calmé par la présence de son frère, qui, il le comprenait bien maintenant, avait fait fuir le truc noir géant qui avait très certainement essayé de le bouffer, Sam tenta de se relever. Mais rien à faire, Dean refusait de le lâcher.

"Dean, si tu veux bien lâcher mes cheveux s'il te plaît, j'aimerais assez bien ne pas rester le cul par terre toute la nuit. J'ai un lit plutôt confortable, pour une fois."

"Oh ta gueule. Tu resteras par terre autant de temps que j'aurais décidé."

Sam leva les yeux au ciel mais ne répondit pas. Il laissa Dean l'observer sous toutes les coutures pendant deux longues minutes, le temps apparemment nécessaire pour que l'aîné réalise que non, Sam n'allait pas subitement se désintégrer en mille morceaux ou s'effondrer en pleurs comme s'il avait cinq ans et venait de tomber de vélo. Dean hocha la tête sèchement, l'air satisfait, et lui tendit la main pour l'aider à se relever.

"C'était quoi ce truc?" demanda Sam, sans toutefois s'attendre à ce que Dean possède la réponse.

"Une strige. Sale bestiole." répondit Dean, renfrogné.

"Comment tu sais ça?"

"Longue histoire," commenta Dean avant de se rendre compte que Sam le lâcherait pas le morceau. "Pour faire court, t'as déjà été attaqué par une de ces saloperies quand t'étais petit. Je sais pas si c'est la même qui a voulu finir le boulot ou si c'est parce que t'es un véritable aimant à emmerdes."

"Hé!" s'écria Sam, scandalisé.

Dean continua, nullement perturbé par l'intervention de son petit frère. "Tout ce que je sais c'est que je vais retrouver cette connasse et la buter. La découper en petits morceaux avant de la faire flamber et de-"

"Du calme!" le coupa Sam. "J'ai rien ok?"

"Tu comprends pas Sam. Tu... Tu..." Tu aurais pu mourir. Encore une fois. Et ça aurait encore été de ma faute.

Dean déglutit bruyamment avant de se précipiter vers la salle-de-bain et de vomir bruyamment. Sam mourrait d'envie de poser tout un tas de questions mais savait qu'il y avait un moment pour tout et que ce n'était vraiment pas le moment de jouer au détective. C'était celui d'être un bon petit frère et d'amener un verre d'eau à Dean.

Une fois Dean remis sur pieds, les frères discutèrent de la stratégie à adopter. Sam ayant découvert que les striges laissent rarement une proie leur échapper et reviennent quasi systématiquement à l'assaut afin de terminer leur travail, il se proposa de servir d'appât. Il batailla ferme avec son frère pour lui faire comprendre que c'était la meilleure, et surtout la seule solution qu'ils avaient. Dean, bien qu'à contre-cœur, finit par accepter.

Pendant trois nuits durant, Sam fit mine de dormir sur son lit, une dague en argent fermement nichée dans le creux de son point pendant que Dean attendait debout dans le placard, caché dans la pénombre. Autant dire qu'après trois nuits passées dans ses conditions, Dean était encore plus irritant et irritable que d'habitude.

"Hors de question que je passe encore une nuit dans ce putain de placard. On va trouver le nid de cette connasse et on va la butter, un point c'est tout."

"Dean, on a déjà cherché partout et rien trouvé. Tu veux faire quoi, hein? Qu'on dorme bien tranquillement dans nos lits et qu'elle vienne me finir pendant que tu pionces? Tu crois que tu t'en remettrais, sachant que ça serait encore de ta faute?"

Dean recula d'un coup comme sous l'effet d'une gifle. Il n'eut toutefois pas le temps de répliquer que la strige fit son apparition, se jetant droit sur Sam comme une bête affamée. Dean lui vida un chargeur entier de balles en argent dans le corps. Sans aucun effet.

Il essaya alors de déloger la créature qui avait d'ores et déjà commencé à aspirer la vie de son frère mais la strige était bien plus forte que lui et l'envoya bouler dans un mur, faisant tomber l'horrible peinture qui y était accrochée.

"La tête Dean, vise la tête!" hurla Sam tout en essayant vainement de se débattre et d'échapper à la poigne d'acier de la bête. Sam lança sa dague vaguement dans la direction de Dean, qui l'attrapa et l'enfonça violemment dans la tête de la strige, là où l'oreille se serait trouvée chez un être humain.

La strige poussa un cri terriblement aigu avant d'éclater en un tourbillon de fumée noire qui laissa les frères comme couverts de suie.

"Ca va, Sammy?"

Sam hocha la tête. "Tu sais que je voulais pas dire ça, hein? C'est pas de ta faute, Dean."

Dean marmonna quelque chose dans sa barbe de trois jours qui ressemblait vaguement à un acquiescement mais Sam put lire dans les yeux de son frère que Dean n'était pas convaincu le moins du monde.

"Tu crois que les autres victimes vont s'en remettre?" Dean demanda, changeant de sujet comme à son habitude.

"J'en sais rien. On se renseignera demain, ok?"

"Ok. Je prends ma douche en premier."

Sam feigna l'indignation et protesta fortement, comme c'était attendu de lui.

"Laisse-moi de l'eau chaude!" cria-t-il lorsque Dean eut refermé la porte de la salle de bain.

"Tu peux toujours crever!"

"J'ai bien failli!" rétorqua Sam.

"Pétasse!"

"Connard!"

Samoht a écrit:Je vois que ça vote bien...

Hamaiah a écrit:voté pour la 1 .J'aime l'idée du Dean jeune et de sa culpabilité.

HermioneMulder a écrit:La prochaine fois, je participerai, c'est certain, je m'étais imaginé ça plus difficile que ça ne l'était en fait et j'aurais eu quelques idées.

En tout cas, maj, c'est sûr, tu pourras compter sur moi la prochaine fois.

majandra a écrit:comme promis la prochaine sera sur les épi saison 2...