- L'asperge_bottéeFusil à Pompe
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"Super Pas Naturel" - SPN en mode Nanar français (part 2/3)
Jeu 26 Nov - 22:07
Un nanar désigne un film tellement mauvais qu'il en est risible : scénario bancal, mauvais jeu d'acteur, doublage de voix improbable, effets spéciaux désastreux. Ce qui différencie le nanar du "navet", c'est qu'il a un côté attendrissant : on aime bien le revoir, pour se moquer et rigoler.
Du coup, je me suis demandée ce que deviendrait la série si elle avait été un nanar, typiquement français de surcroît... Le résultat est... Je vous laisse juger
Du coup, je me suis demandée ce que deviendrait la série si elle avait été un nanar, typiquement français de surcroît... Le résultat est... Je vous laisse juger
* * *
- Partie 1/3:
- Gisèle l'avait repéré du coin de l'oeil et son instinct ne l'avait pas trompée : en levant la tête, elle vit dans la file d'attente qu'un des clients souriait... Il était seul, il ne parlait à personne. Il souriait. Comme ça... La quadragénaire permanentée baissa la tête vers sa caisse enregistreuse et balança avec vigueur sur le tapis la boîte d'oeufs du type qu'elle venait de scanner (la boîte, pas le client !). Avec un peu de chance, l'un des oeufs serait fissuré. Ou peut-être plusieurs. Mais cette pensée ne la rassérénait pas.
Elle jeta à nouveau un regard discret vers la file de clients qui s'allongeait. Tous s'impatientaient et certains maugréaient, mais le gars souriant, en troisième position, restait serein. Et pire ! Il avait laissé passer devant lui une vieille femme qui n'avait qu'une boîte de nourriture pour chat. Et il s'était même excusé lorsque la retraitée lui avait écrasé le pied avec sa canne !
La caissière frissonna. Pendant les minutes qui suivirent, elle prit le plus de temps possible pour passer les articles des clients, mais l'inévitable advint. L'homme souriant posa ses courses sur le tapis. Il était d'un âge moyen, sans signe particulier mis à part de fines rides d'expression encadrant ses yeux pétillants et sa bouche prête à sourire.
- Bonjour ! Lança t-il avec entrain.
Gisèle expira avec force en fronçant les sourcils et s'empara du premier article posé devant elle : un pot de fromage blanc. Elle répéta les mouvements un à un et, exceptionnellement, ne prit pas plus de temps qu'il en fallait. Elle avait tellement hâte que cela s'arrête. Cette politesse dégoulinante et écoeurante… L'inconnu avait attendu que la mamie au bout du tapis roulant ait fini de ranger la boîte de "Où y se casse" dans son sac et se soit éloignée pour commencer à ranger ses propres articles dans un sac recyclable. Il n'avait même pas perdu son air jovial lorsque la vieille bique lui avait de nouveau filé un coup de canne, dans le tibia, cette fois.
- Vingt-sept euro quarante-trois, fit Gisèle, de son air le plus revêche.
Sans se départir de son amabilité, l'homme sortit son portefeuille et fit rapidement l'appoint.
- Voici, Madame.
Gisèle prit son temps pour recompter chaque pièce, puis en soupirant, rangea la monnaie, valida la somme sur sa caisse et émit le ticket qu'elle balança sur la tapis.
- Merci, Madame. Bonne fin de journée. Au revoir !
Une voix agréable, chaleureuse. Quel supplice ! Gisèle frissonna. Ce n'était pas possible. Cette monstruosité devait s'arrêter ! L’homme s’éloigna enfin en direction de la sortie. Du coin de l'oeil, elle aperçut sa collègue Sonia qui venait de quitter sa caisse pour aller en pause.
- Oh ! La Grosse ! lança t-elle d'un air mauvais. Prends ma caisse cinq minutes ou je dis au patron qui a quitté le boulot trop tôt hier.
Sonia siffla entre ses dents, mais elle connaissait sa collègue : plus vipère qu'elle, tu mourrais. C'était pour cela que tout le monde la haïssait et donc, qu'elle était aussi respectée au magasin. Gisèle fila au local de repos, fort heureusement désert. Dans son répertoire, elle sélectionna un numéro. Une voix enregistrée répondit :
- Vous êtes sur le répondeur d'Hervé Vilard. Laissez-votre message et allez crever.
- Salut blaireau. Il y en a un. Ici. Un type sympa. Dépêche-toi de te radiner. Il ne faut pas que ça se propage.
Elle raccrocha avec un sourire mauvais.
A l'Hôtel de la Truite Agile de Ploec-Sur-Lié, allongé sur un lit dur somme une planche, Paul-Gérard posa sa bouteille de Faxe sur la table de nuit et se frotta les yeux rougis de sommeil et d'alcool. Son frère, Jacques-Bernard ronflait sur le lit voisin, un filet de bave teintant de noir le couvre-lit chenille vert kaki dévoré par les mites. La chambre était sordide et sale avec vue sur la quatre-voies. Le passage des véhicules faisait trembler les carreaux des vitres. Une odeur de ragoût aux oignons et de chaussettes moisies embaumait l'atmosphère. Un vrai petit chez-soi.
A ses pieds, dans le fourre-tout fendillé estampillé "le Coq Sportif", un bip strident se fit entendre. Paul-Gérard se pencha et ouvrit la fermeture. Sous des vêtements sales roulés en boule, des magazines porno et quelques outils de travail, un Nokia 5110 était allumé. L'avantage de ce dinosaure de la télécommunication était qu'il ne fallait qu'une charge par mois et en prime, qu'il pouvait servir de marteau, de cale ou d'arme de fortune. Sans oublier qu'on pouvait jouer à Snake avec !
Un message vocal. Il reconnut aussitôt la voix aigre de Gisèle, une ancienne conquête rencontrée au bal des pompiers de Trouville-En-Terre, un bled beaucoup moins classieux que Trouville en Normandie, en 1998. L'année de la Coupe du Monde... Il remisa rapidement le flot de souvenirs graveleux sur fond d'un remix de la Danse des Canards et écouta attentivement les paroles de la caissière. Il ne se souvenait plus vraiment lui avoir parlé de son boulot de chasseur, ils avaient tellement picolé ce soir-là, mais elle, visiblement s'en était souvenu. L'instinct de prédateur de Paul-Gérard fut titillé par les deux mots "type sympa" : il n'y avait qu'une sorte de créature capable de ça... Il se mit debout et balança un coup de pied dans les côtes de son frangin, toujours endormi.
- Hey, fils de rien ! Debout, on a une affaire !
- Tu fais chier, Paul-Bouffon ! La prochaine fois que tu me frappes, je t'arrache les roupettes, si tu en as. Ce dont je doute !
- Ha, Ha ! Si tu y tiens, t'as qu'à le faire avec les dents !
Jacques-Bernard plissa le nez de colère. C'était un coup bas.
[Flash-Back /ON - Les scènes qui suivent se déroulent en noir et blanc]
Il venait d'avoir 14 ans, quand, au cours d'une chasse, son frère lui avait fracassé une planche dans la figure. A priori, il l'avait confondu avec le Bararou andalou qu'ils traquaient. La blague lui avait coûté six mois d'hospitalisation et la perte de toutes ses dents (sauf celles qu'il avait avalées par inadvertance. Et par la bouche, en fait). Depuis, il devait porter un dentier.
[Flash-Back /OFF]
Paul-Gérard détourna quelques secondes le regard. Quand son frère faisait son air de chihuahua en pétard, il avait une sale envie de lui coller un pain. Et c'était un geste vraiment un peu trop sentimental à son goût, même entre frères.
- Bon, écoute Trouduc. Une de mes ex a téléphoné. Elle a repéré un type sympa au magasin. Ça pue grave le "tu-sais-quoi". Alors on y va !
La colère de Jacques-Bernard tomba aussitôt. Il ne savait pas du tout ce que son frère entendait par un "tu-sais-quoi", mais ce devait être un monstre de choix. Peut-être que ce genre de chose n'évoluait pas seule, qu’il y en aurait toute une meute ? En plus, elle pourrait avoir des informations ? L'affaire promettait une belle traque. Il attrapa aussitôt son sac et s'empara des clés de la voiture qui traînaient sur la table bancale à l'entrée de la pièce. Un coup de Santiag dans la main lui fit simultanément hurler de douleur et lâcher le trousseau dont une patte de sanglier servait de porte-clés.
- C'est moi qui conduis, abruti. Fit Paul-Gérard. Je te rappelle que tu n'as pas ton permis.
- M'en fous ! J'ai une boîte pleine de faux permis.
- La ferme et touche pas à ma caisse, sinon je te passe à la broyeuse !
D’un coup d’épaule, il bouscula son frère et sortit. Jacques-Bernard suivit en ronchonnant. Les deux frères quittèrent l'hôtel minable sous un crachin acide de froid. Plusieurs lettres de l'enseigne lumineuse grésillaient et clignotaient, mais aucun frère n'y fit attention. Par ce temps, aucun fantôme, spectre ou démon digne de ce nom ne sortait de chez lui. Ils préféraient regarder Question pour un Champion bien au chaud en buvant un bol de soupe.
Paul-Gérard ouvrit le coffre de l'Ami-8 Marron hérité de leur père. Il y jeta son sac. Comme il ne restait plus de place, Jacques-Bernard posa le sien sur la banquette arrière. Les deux frangins s'assirent ensuite, épaule contre épaule, car ils étaient tous les deux bâtis comme des déménageurs bretons croisés avec des catcheurs de la WWE. En outre, les grosses parkas façon camouflage de l’armée kaki leur conféraient quelques centimètres d'épaisseur supplémentaires.
L'Ami-8 toussa, gémit et s'éteignit. Par temps froid et humide, il devenait presque impossible de faire démarrer le tas de rouille. D'ailleurs, à l'origine, la voiture était bleue. Aujourd'hui, la rouille lui donnait une patine marron-rouge des plus esthétiques et une aération tout à fait efficace. Trop, même. Après dix-sept minutes d'effort et quatre noyades de moteur évitées de justesse, l'antique Citroën émit un ronronnement caractéristique. Jacques-Bernard fit grincer le levier de vitesse et leur fier destrier commença à rouler en destination de la quatre-voies.
Dans l'habitacle, la compilation d'artistes des années Yéyé distillait les mélodies envoûtantes chantées par Sheila, Claude François, Richard Anthony ou les Chats Sauvages. Bercé par la musique, Jacques-Bernard somnola en songeant aux tragiques événements qui les avaient jetés, son frères et lui, sur la route.
[Flash-Back /ON - Les scènes qui suivent sont en noir et blanc et en 3D]
Tout avait commencé lorsqu'il avait failli être tué par un démon, alors qu'il n'avait que six mois. Sa mère avait tenté de tenir tête au monstre, mais ce dernier l'avait faite brûlée vive. Il n'avait même pas utilisé de sortilège, ni d'effets spéciaux. Non. Il lui avait juste jeté une bouteille d'alcool à brûler sur la pauvresse blonde peroxydée boudinée dans sa robe de chambre en pilou vert pomme qui lui tenait tête et craqué une allumette. Simple et efficace.
Alfred-Firmin, le père, entendant les cris de douleurs de son épouse avait arraché in extremis le bébé aux griffes du démon, profitant que ce dernier sorte un paquet de marshmallow de sa poche pour les faire caraméliser au-dessus de la pauvre femme en flammes, agonisante et gesticulante. Il avait confié l'enfant à son fils aîné qui, debout au seuil de la porte, regardait la scène d'un air fasciné.
- Vite, sors avec ton frère et attends-moi dehors !
Craignant de recevoir encore des coups de ceinture s’il n’obéissait pas, Paul-Gérard avait pris son jeune frère dans les bras, était descendu au rez-de-chaussée. Mais, lassé des hurlements du morveux, il avait jeté son fardeau par la porte-fenêtre.
- Au moins, tu auras une raison de pleurer, p’tite crotte ! Si tu n'avais pas été là, j'aurais aussi pu me faire griller des marshmallow. Ou des saucissettes. Mais non, il fallait sauver le petit frère ! Je te déteste !
Jacques-Bernard ne se souvenait pas de cette nuit-là, mais son père la lui avait racontée, en guise de cadeau d'anniversaire pour ses cinq ans. En détails. Tous les détails. Même les mots emprunts de haine de son frère. Même ceux décrivant l'odeur de sa mère en train de cuire...
- Il faut que tu apprennes à être fort. Dans notre métier, il n'y a pas la place pour les faibles et les lâches, avait dit Alfred-Firmin. Et, au fait : Joyeux anniversaire, p'tit con.
Avec leur père, les deux enfants avaient vécus sur la route, à la recherche du sale bâtard qui s'était servi de leur épouse et mère comme réchaud. A bord de l'Ami-8, ils erraient d'hôtels pourris l'hiver en nuits à la belle étoile l'été, trucidant les créatures maléfiques et enquêtant, toujours et encore.
Mais Jacques-Bernard n'était pas si fort qu'il aurait aimé. A son dix-huitième anniversaire, alors que Paul-Gérard lui avait une nouvelle fois piqué sa petite amie du moment (Isabelle, qui louchait un peu et avait un appareil dentaire, mais qui possédait des arguments convaincants. Très convaincants !). Lassé de subir les persécutions de son grand frère, le benjamin avait profité que son père et son frère soient une nouvelles fois saouls comme des barriques pour prendre ses affaires et se sauver à l'autre bout de la France pour s'inscrire à une école de comptabilité.
Pendant trois ans, sa vie avait été merveilleuse : des copains de classe, des cours, des repas à heures fixes et surtout, Doriane... En cours, ils avaient descendu des S.I.G. (Soldes Intermédiaires de Gestion) ensembles et l'expérience avait été troublante pour eux deux. Jacques-Bernard avait alors invité la belle Doriane au Mc Do et après avoir parlé des heures dans la douce odeur de graillon, ils avaient finalement conclu. Derrière le fast-food, contre le container à poubelles. Ce n'était pas le comble du romantisme mais il y avait des choses qui n'attendaient pas.
Les deux tourtereaux avaient une vie toute tracée : comptables, puis experts-comptables, un pavillon à Aubervilliers (avec crédit sur trente ans sur le dos), deux enfants (avec des emmerdes jusqu'à la fin de leur vie sur le dos), une piscine gonflable et un chien (gonflable ou pas, ils aviseraient). Mais le beau rêve avait pris fin le soir de son vingt et unième anniversaire, alors que Doriane lui offrait une brouette bulgare digne des plus beaux films pornographiques.
Paul-Gérard avait défoncé la porte d'entrée de la chambre d'étudiant, avait attrapé Doriane par les cheveux pour lui projeter la tête contre le mur et avait dit à son frère :
- Salut, connard ! Papa a disparu pendant une chasse et tu vas te bouger les miches pour m'aider à le retrouver.
Jacques-Bernard voulait dire non, mais il savait que son frère n'hésiterait pas à faire davantage de mal à Doriane. En pleurant "JiBi", comme le surnommait affectueusement la drôlesse, prit quelques affaires et suivi son frère dans l'épave sur roues qui attendait sur le parking.
C’était il y a quinze jours. Depuis, ils n'avaient pas retrouvé la trace de leur père, mais en attendant, ils chassaient. Ensembles. Sur la route...
[Flash-Back /OFF]
A suivre ...
- Partie 2/3:
- Paul-Gérard regardait avec gêne son frère endormi, la tête brinquebalant à chaque bosse de la route, bavant comme une limace et plissant le nez d’un air douloureux, comme un hamster à qui on aurait volé sa carotte.
Lorsqu’on leur père avait disparu, il avait d’abord cru à une passade avec une rombière locale. Mais les jours s’étaient écoulés sans nouvelles du patriarche et Paul-Gérard avait compris que quelque chose n’allait pas. Aucune piste ne se profilait. Alors il décida de faire pour le mieux. Et la première chose était d’aller chercher Jacques-Bernard, parce qu’il n’y avait pas de raison que ce petit merdeux se dore la pilule pendant que lui trimait à retrouver leur père. Mais finalement, était-ce une bonne idée ? Le gamin semblait d’avantage fait pour danser le lac des cygnes en collant moulant que de se battre contre les monstres. Pffff !
A l’approche de Trouville, Paul-Gérard mit une calotte à son frère.
- Debout, petite crotte, on est presque arrivés.
Pendant que son frère se réveillait, Paul-Gérard tenta de se souvenir de Gisèle. Elle travaillait comme caissière au Mammouth. Pour le reste, hormis que c’était une sacrée cochonne, rien ne l’avait vraiment marqué.
Quelques minutes plus tard, il gara l’Ami 8 sur le parking désert du supermarché. Jacques-Bernard regarda sa montre.
- Il n’est que cinq heures. Elle ne risque pas d’être au boulot. Elle ne t’a pas laissé son adresse ?
- Bien sûr que oui, mais je préfère attendre ici ! Crétin ! Qu’est-ce-que tu crois ? Cette andouille m’a juste dit de venir. Je ne suis même pas sûr qu’elle bosse toujours ici. Et elle appelait en numéro masqué, ajouta t-il en voyant son frère prêt à poser la question.
- Bon, ben, il ne reste qu’à attendre l’ouverture. On en saura plus après.
Les heures passèrent. Dans l’habitacle empli de relents d’haleine peu fraîche, de peau mal lavée et d’huile de vidange rance, les deux frères ronflaient. Un coup sec au carreau côté conducteur les éveilla.
- Salut les clodos ! J’espère que vous avez bien dormi, dans ce magnifique cercueil à roues ?
Le visage pincé d’une femme sèche comme une allumette dotée d’une chevelure extravagante les observait avec mépris.
- Salut Pétasse, toujours aussi frigide à ce que je vois, répondit Paul-Gérard en baissant la vitre.
- Ramenez vos culs à l’intérieur, je vais vous montrer ce que j’ai vu.
Quelques minutes plus tard, au poste de sécurité, les vidéos de surveillance de la veille montraient la scène qui avait traumatisé Gisèle.
- La vache ! Siffla Paul-Gérard, c’est du lourd.
- C’est la première fois que je vois ça, fit Jacques-Bernard, abasourdi.
- Bienvenue dans la réalité, p’tite crotte ! Bon Gigi, as-tu un truc pour nous aider à le retrouver ?
- Rien. Ce salopard a réglé en liquide, mais j’ai vu un truc dans son portefeuille : un autocollant des Amis des Jardins. En plus, sur les caméras extérieures, on le voit partir à pieds. Donc il n’habite pas loin. Par contre, c’est la première fois que je le vois. Donc il doit être nouveau dans le quartier.
Jacques-Bernard était surpris du sens de l’observation de la caissière qui avait l’air aussi intelligent qu’une paire de chaussettes trouées. Mais la vision d’un type sympa devait éveiller les sens, même du dernier des crétins.
- Bon sang, tu es une sacrée futée, poulette ! S’exclama Paul-Gérard.
- Viens me le redire sous la couette, mon gros ours enragé.
- Voilà une invitation que je ne vais pas refuser. Toi, Morveux, tu vas te trouver un hôtel pas loin et y commencer les recherches sur ces « Amis des Jardins » et les personnes récemment arrivées. Tu m’enverras l’adresse de l’hôtel sur mon mobile. Je te rejoins plus tard.
Les deux amants quittèrent le poste de sécurité, laissant Jacques-Bernard seul. Il sortit du magasin et alla récupérer son sac et celui du frangin dans la voiture. Par un heureux hasard de faux-raccord, la nuit était de nouveau tombée, afin de rendre l’atmosphère un peu plus glauque qu’elle ne l’était déjà. Le benjamin fit ce que son frère avait demandé : installé au Formule 1 voisin, il avait branché son Minitel sur la prise téléphonique et s’était connecté sur le 3615 Google.
La page des « Amis des Jardins de Trouville-en-Terre » saluait l’arrivée de leur nouvel adhérent, Jo Müller. Un dessin pixélisé accompagnait l’article, représentant le Président de l’association serrant la main de Jo. Ce n’était qu’un dessin, mais il semblait à Jacques-Bernard que la ligne symbolisant la bouche de Jo était relevée en un sourire.
Le chasseur frissonna et poursuivit sa recherche. La rubrique contact lui apprit l’adresse exacte de Jo Müller. Il envoya les informations à son frère, puis il se demanda si ce serait le bon moment pour se faire un petit flash-back, mais il décida que non. Il fut tenté d'aller faire un tour sur 3615 Ulla, mais préféra nettoyer son pistolet à amorce. Contrairement à ce que Paul-Gérard prétendait, larme était totalement inoffensive, mais Jacques-Bernard s'en fichait : il détestait les armes à feu. Les armes blanches également. En fait, il détestait toutes les armes et il était content de ne pas en avoir une vraie.
Une fois son travail achevé, il s’allongea et attendit. Le sommeil le happa, comme un chiot facétieux attrapant sa balle en plein vol… Ou comme une balle attrapant un chiot facétieux en plein vol... Tout dépend du point de vue...
A suivre...
- Patricia03Première Lame
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Frère Préféré : Dean !!!
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Re: "Super Pas Naturel" - SPN en mode Nanar français (part 2/3)
Jeu 26 Nov - 22:49
Oh my Chuck !!!
Alors là, je suis stupefaite.
Je ne sais pas du tout comment qualifier ta prose.
je dirais que j'eprouve le même etrange melange de sentiments que la plupart des gens ressentent devant un accident mortel sur la route. Ils sont à la fois horrifiés et fascinés !
Tu as un talent certain pour l'ecriture, c'est indeniable !!
Mais euh...comment te dire...je crois que je prefere la version d'origne.
Alors là, je suis stupefaite.
Je ne sais pas du tout comment qualifier ta prose.
je dirais que j'eprouve le même etrange melange de sentiments que la plupart des gens ressentent devant un accident mortel sur la route. Ils sont à la fois horrifiés et fascinés !
Tu as un talent certain pour l'ecriture, c'est indeniable !!
Mais euh...comment te dire...je crois que je prefere la version d'origne.
- L'asperge_bottéeFusil à Pompe
Age : 51
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Frère Préféré : Adam
Inscription : 22/10/2015
Re: "Super Pas Naturel" - SPN en mode Nanar français (part 2/3)
Sam 28 Nov - 16:13
Merci Patricia . Je préfère également la version originale. Mais je terminerai quand même cet "épisode". Mais si ça peut te rassurer, ce sera le premier et le dernier, c'est promis !
- LitanyFlingue
Age : 35
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Frère Préféré : Michael
Inscription : 01/10/2014
Re: "Super Pas Naturel" - SPN en mode Nanar français (part 2/3)
Ven 16 Sep - 17:31
Je trouve ça absolument génial ! J'ai ris, j'ai ris !!
En plus c'est très bien écrit. Assez atroces toutes ces idées, mais... Quelle parodie géniale !!!
En plus c'est très bien écrit. Assez atroces toutes ces idées, mais... Quelle parodie géniale !!!
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